L'affaire s'est déroulée en octobre 2017: des voisins d'Equeurdreville, près de Cherbourg, se sont mobilisés pour faire ouvrir un appartement où se trouvaient deux chatons enfermés : l'un d'eux a survécu en mangeant les restes de son compagnon d'infortune. Le maître vient d'être condamné.
On le répète souvent : l'animal domestique n'est plus un objet. La loi a changé en 2014. Il est désormais reconnu comme un être vivant et sensible et les maîtres sont responsables devant la loi : quand il y a maltraitance, on peut être puni !
Dans ce nouveau faits-divers c'est encore l'inconscience qui prime. Et deux petit chats de 5 mois ont vécu le martyr près de Cherbourg en octobre 2017. L'affaire vient d'être jugée ce 10 septembre 2018 au tribunal de Cherbourg et le maître a été condamné.
Il part 3 semaines et laisse ses animaux derrière lui
Parti, en voyage en Allemagne depuis des semaines, un homme a laissé à l'abandon son appartement et ses petits occupants, sans se soucier des conséquences. Intrigués par les miaulements des deux petits chats enfermés, des voisins aux aguets ont tout fait pour leur porter secours, pendant plusieurs jours, sans succès.Tout d'abord, ces derniers ont tenté de joindre le propriétaire par mail. Ce dernier leur a alors assuré qu'un membre de sa famille devait venir les chercher mais ne voyant rien venir les voisins se sont retournés vers les associations de défense de la cause animale. Et c'est 40 En Chats qui a découvert l'horrible carnage, près de 3 semaines après le départ du maître inconscient.
"Il est d'abord parti pour un week-end en Allemagne et a du prolonger son voyage d'un mois, malgré lui", a tenté d'expliquer, sans convaincre, son avocate, lors de l'audience.
Au cours des trois semaines de souffrance, les chatons ont alors tenté de trouver à manger, au milieu des détritus laissés un peu partout dans l'appartement. L'un des deux, le seul qui a pu survivre, s'est nourri avec un fond d'huile de friteuse. Et probablement des chairs qu'il a pu arracher sur le cadavre de son acolyte, mort à côté de lui.
Les voisins finissent par contacter une association de défense des animaux
"Notre bénévole, accompagnée de la police a eu pour première vision d’horreur dans l'appartement, le cadavre décharné de ses chairs du premier chaton, décédé", raconte l'association 40 En Chats, qui a par la suite porté plainte.Le chaton survivant a depuis été soigné de ses mauvais traitements et a trouvé une famille d'adoption. L'avocat de l'association demandait 1500 euros d'amendes pour couvrir les frais et le préjudice moral.Il a été condamné à verser en tout plus de 2300 euros et n'a pas le droit de détenir un animal pendant 3 ans.
Et comme l'animal n'est plus un objet aux yeux de la loi, "Nous souhaitons faire savoir haut et fort aux éventuels maîtres indélicats et/ou maltraitants envers leurs animaux, que dorénavant nous déposerons systématiquement plainte, lorsque nous serons confrontés à ce type d’actes", affirme Rachel Moriceau, la présidente de la petite association locale 40 En Chats