Incendie dans le Var : témoignage d'un pompier normand

Ils étaient 20 sapeurs-pompiers de la Manche, professionnels et volontaires, partis prêter main forte dans le Var, où un incendie a brûlé plus de 7 000 hectares.

Parti le 16 août en fin d'après-midi de la commune de Gonfaron, le feu a dévasté plus de 7 000 hectares de forêt, principalement dans la réserve naturelle nationale de la plaine des Maures, tué deux personnes et entraîné l'évacuation d'une dizaine de milliers de personnes. Un incendie d'une ampleur exceptionnelle qui a pu être maîtrisé grâce à l’aide des sapeurs-pompiers d'autres départements. Cedric Mercier, chef du centre d'incendie et de secours de la Manche, est arrivé sur place le 19 août pour une mission d'une semaine.  

20 pompiers mobilisés en quelques heures, une solidarité à toute épreuve

Lorsqu'il a reçu l'appel, Cédric Mercier a tout de suite su que c'était urgent:  "On a été prévenu le 18 août au matin pour un départ à 16h... d'habitude on a une journée pour tout préparer, mais là c'était précipité!". Toujours prêt à prêter main forte, 20 pompiers de la Manche, spécialisés dans les feux de forêts, ont répondu présents et ont embarqué à bord de 5 véhicules pour se rendre dans le Var.  

On a trouvé 20 sapeurs pompiers en 1h, et on n'a pas beaucoup cherché! La solidarité, ça fait partie de nous.

Cédric Mercier, chef sic 50

Des relèves de 24h pour maîtriser le feu

Arrivés sur place le 19 août, les hommes du SDIS 50 ont tout de suite retroussé les manches. Les missions principales des renforts se concentraient principalement sur les interventions courantes, les feux urbains et les activités du poste de secours. "Nous avons aussi été envoyés pour des relèves sur le site directement. Une bonne moitié du groupe de la manche s'est retrouvé sur le feu du Gonfaron à faire des relèves de 24h, à dormir dans des hamacs et manger des rations de combat, se rappelle Cédric Mercier. 

En feu de foret on essaie d'appliquer la règle: manger et dormir quand on peut.. .on sait quand on part mais pas quand on revient.

Cédric Mercier

Éteindre un feu de forêt, véritable travail de fourmi

Annoncé maîtrisé en début de semaine, le feu n'a été déclaré officiellement éteint que trois jours plus tard. Un délai nécessaire pour s'assurer que toutes les braises ont bien disparu. "Une fois le front de la flamme contrôlé, on doit soulever toutes les pierres, observer les troncs d'arbre qui peuvent encore abriter des braises"précise Cédric Mercier. 

Dans une région comme le Var où le vent peut être très fort, des particules de flamme peuvent être projetées à plusieurs kilomètres. Il faut rester très vigilant, et observer toute la zone.

Cédric Mercier

Une intervention comme un exercice

On relève en moyenne 4 200 départs de feux de forêts chaque année en France. Les régions les plus touchées sont celles du pourtour méditérannéen. La Normandie n'est pas une zone à risque, cependant participer à ce genre d'intervention permet de parfaire les connaissances des sapeurs pompiers du département. 

On est soumis au réchauffement climatique et la zone ouest est de plus en plus impactée…On se prépare car on est certain que des feux de grandes ampleurs vont arriver dans notre zone à un moment ou à un autre.

Cedric Mercier

Un rapport de la mission interministérielle relative au changement climatique prédit, en effet, que "d’ici à 2050, la moitié des forêts métropolitaines seront exposées au risque d’incendie." 

De retour chez eux, les pompiers de la Manche restent en alerte. Ils peuvent être appelés à tout moment si d'autres incendies ailleurs en France nécessitent leur intervention.

 

 

 

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