Ancien agriculteur, Dominique Herbert vit tout près de Mortain (Manche), lieu d'une bataille décisive de la reconquête alliée. Passionné d'histoire locale depuis son enfance, il a décidé de laisser tomber ses vaches laitières pour créer un musée sur la période de l'Occupation et la Libération dans le Mortainais.
Même s'il ressemble pour l'heure davantage à un champ de bataille qu'à une galerie d'art, le musée Victory at Mortain devrait être fin prêt pour la saison des commémorations du Débarquement et de la Libération. C'est en tout cas ce qu'assure Dominique Herbert, son créateur, qui compte l'ouvrir au public du 1er juin au 1er octobre.
Focus sur une bataille "qui a changé le cours de l'Histoire"
Ancien agriculteur, producteur laitier en Mayenne, il a décidé de tout plaquer pour se consacrer à sa passion pour la Seconde Guerre mondiale, plus particulièrement, à l'histoire locale de la Bataille de Mortain.
Pour moi, c'était l'un des moments stratégiques de la bataille de Normandie. Si elle n'avait pas eu lieu, les Américains auraient continué vers le Sud et la Bretagne et n'auraint pas eu l'intention de remonter vers l'Est. Il n'y aurait pas eu la poche de Falaise-Chambois, le cours de l'histoire aurait pu être changé.
Dominique Herbert, créateur du musée Victory at Mortain
Ce projet un peu fou de création de musée, Dominique Herbert l'a dans la tête depuis une quinzaine d'années. "C'est un rêve de gosse, même si quand j'étais jeune, je n'avais que quelques caisses". Au fil des années, son père récupère des caisses de matériel d'époque. "Il me ramenait souvent des choses dans le garage, alors un jour je me suis dit, il faut faire revivre Mortain, il faut faire connaître ce qui s'est passé ici".
Un panneau troué comme pièce maîtresse
Parmi la multitude de reliques recueillies par l'ancien agriculteur, un objet attire l'attention : un ancien panneau de bord de route. "Il a été retrouvé par le père d'un copain, ancien cantonnier, révèle le collectionneur. "Il raconte réellement ce qui s'est passé à Mortain. C'est les combats, il y a des trous des côtés, on voit la violence qu'il a pu y avoir. La pièce est civile, et non militaire, mais aux yeux du collectionneur, sa valeur est tout aussi inestimable.
Des pièces de collection, il continue d'en chiner à droite, à gauche. Des passionnés lui en apportent aussi, comme Bernard Barbedette. "J'ai apporté quelques pièces assez exceptionnelles. Je n'en fais pas un profit personnel, ce n'est pas mon but. Je préfère le donner à ce monsieur, que tout le monde puisse en profiter".
Des textes et des photos d'époque garniront bientôt les murs, pour raconter aux visiteurs cette page tragique, considérée aussi comme un tournant de la fin de la guerre.