Pour freiner la progression de l'érosion du littoral, des travaux ont débuté à Barneville-Carteret en ce mois d'octobre 2023. La raison ? La commune manchoise a été fortement touchée par la tempête Patricia, qui a balayé la Normandie l'été 2023. Le retrait du trait de côte est visible et les habitants sont aux premières loges.
La promenade vaut le détour. Dans la charmante commune manchoise de Barneville-Carteret, Christian Alix a l'habitude de se balader sur le boulevard maritime. "Ici le paysage est d'un naturel authentique !", s'émerveille ce retraité. Le lieu est idéal pour profiter de la vue sur la mer et du ressac des vagues. Mais en ce mois d'octobre 2023, un nouveau spectacle s'offre aux Barnevillais. Des tractopelles œuvrent pour recharger la plage en sable. Objectif : limiter la progression de l'érosion du cordon dunaire.
Le trait de côte a reculé de six mètres
Ces travaux ne sont pas nouveaux. La côte des Isles mène cette bataille contre l'érosion depuis plus de 30 ans. Mais en août 2023, la tempête Patricia qui a balayé la Normandie, n'a pas épargné la ville de Barneville-Carteret.
Des orages et des vents violents : "de mémoire d'anciens, personne n'avait vu ça en plein été", s'étonne encore le maire (SE) de la commune David Legouet. Depuis ces impressionnantes intempéries, le trait de côte a reculé de six mètres entre Barneville plage et Saint-Jean-de-la-Rivière.
Des habitants aux plus près des modifications du paysage
Le front de mer, qui longe les deux communes, abrite environ 2 000 constructions. Les habitants sont aux premières loges pour constater la modification du paysage. Comme Christian Alix, qui vit dans un immeuble, construit dans les années 1930, à quelques encablures de la plage.
Installé depuis deux ans et demi seulement, ce Barnevillais d'adoption a pourtant déjà pu constater des dégâts liés aux assauts de la mer. "J'ai vu les modifications au fil du temps", raconte cet amoureux du littoral manchois. Il précise : "lors de mes promenades sur la plage, j'ai découvert un arbre les pieds dans l'eau et un escalier en béton d'accès à la plage, suspendu dans le vide".
Pour l'heure, Christian Alix n'est pas inquiet. À 66 ans, il a choisi de profiter de sa retraite sur la côte et reconnaît avec lucidité : "je ne veux pas nier l'évidence, la mer risque d'atteindre les logements mais je ne serai plus de ce monde pour assister à cela".