Nucléaire. Fin du chargement du combustible pour l'EPR de Flamanville

Le chargement de l'uranium dans le troisième réacteur de la centrale nucléaire de Flamanville vient de s'achever, huit jours après le début de l'opération.

Dernière ligne droite pour le chantier après douze ans de retard et c'est une étape majeure qui a été franchie aujourd’hui vers le raccordement d'une nouvelle tranche nucléaire au réseau électrique français.

Les opérations de chargement du combustible d'uranium dans le nouveau réacteur EPR de la centrale de Flamanville se sont achevées ce mercredi, étape préalable au démarrage progressif du site, a-t-on appris jeudi auprès de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Une phase qui devait s'achever avec le Président de la République. Mais Emmanuel Macron a dû annuler sa venue à l'EPR de Flamanville à cause des évènements en Nouvelle-Calédonie.

Fin du chargement de combustible

"Le chargement du combustible s'est terminé hier (mercredi) aux alentours de 12h", a indiqué le directeur général adjoint de l'ASN, Julien Collet. La manœuvre avait commencé le 8 mai dans la piscine du bâtiment réacteur, EDF en avait obtenu la veille l'autorisation de l'ASN, au terme d'un long et difficile chantier. L'EPR, 57ème réacteur français et le plus puissant du parc, devait recevoir dans sa cuve quelque 60.000 "crayons", fins tubes longs de 5 mètres contenant des pastilles d'uranium.

"Après, on ferme la cuve. Puis des essais sont réalisés cuve fermée, et après il y aura des étapes de montée en pression et en température qui permettront de tester d'autres dispositifs de sûreté", a décrit le responsable du gendarme du nucléaire, en marge de la présentation du rapport annuel de l'ASN sur l'état de la sûreté nucléaire en France.

Plusieurs étapes encore attendues

"Les opérations de démarrage se poursuivent conformément au planning", a pour sa part indiqué EDF jeudi.

Plusieurs étapes sont en effet encore attendues avant que le réacteur puisse livrer ses premiers électrons, attendus au cours de l'été. Dans la montée en pression et en température de la chaudière, un premier jalon est attendu à 110 degrés. Cette étape ne nécessitera pas un avis formel de l'ASN, mais celle-ci aura cependant trois jours pour émettre un éventuel veto.

Le gendarme du nucléaire devra en revanche délivrer son accord avant le lancement de la "divergence", la première réaction de fission nucléaire. Puis quand le réacteur sera près d'atteindre le palier de 25% de puissance, il pourra être raccordé au réseau électrique (le "couplage"). La production électrique à pleine puissance est attendue d'ici la fin de l'année. 

Près de 12 ans de retard

L'EPR devait être le fleuron de l'industrie nucléaire française, mais il a accumulé les déboires depuis les premiers travaux engagés en 2007 accusant par conséquent près de 12 ans de retard.

Le lancement de ce réacteur nucléaire à eau pressurisée de troisième génération n'a cessé d'être reporté et la facture a explosé. Le coût total est estimé par EDF à 13,2 milliards d'euros, soit quatre fois le budget initial de 3,3 milliards d'euros. En 2020, la Cour des comptes estimait la facture à plus de 19 milliards d'euros.

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