Parole d'agriculteur : "à l'école, on ne m'a pas appris à faire du lait avec des vaches nourries à l'herbe"

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Une coproduction Keren Production et France Télévisions ©Un film de Rémi Mauger

À Marchésieux, petit village de la Manche situé entre Saint Lô et Carentan, il existe douze exploitations agricoles, presque toutes laitières. 50% de biologiques, 50% de conventionnelles. Le réalisateur Rémi Mauger est allé à la rencontre de ces agriculteurs et en a fait un film : "Pour faire un monde".

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À l'école, on ne m'a appris qu'à faire du lait avec du maïs. Le lait à l'herbe, je l'ai appris sur le tard !

Maxence, agriculteur bio

"Pour faire un monde" de Rémi Mauger

L'un des outils les plus importants de son exploitation laitière aujourd'hui ? L'herbomètre. Il permet de mesurer la hauteur d'herbe et sa densité, pour que les vaches aient chaque jour la même quantité d'herbe à manger. 

Maxence est agriculteur dans le petit village normand de Marchésieux. Situé dans la Manche, entre Saint Lô et Carentan, il compte un peu plus de 700 habitants. Et douze exploitations agricoles, presque toutes laitières. 

Et on y rencontre les pionniers de l'agriculture biologique. 50% de conventionnel, 50% de bio. Alors que dans l'ensemble du département de la Manche, l'agriculture biologique représente moins de 10% des exploitations.

C'est cette réalité qui a intéressé le réalisateur Rémi Mauger, qui a filmé pendant deux ans le village et ses habitants, tous ses habitants, pour le documentaire "Pour faire un monde".

"Moi, je préfère un produit conventionnel parce que je veux faire un produit alimentaire pour tous"

Dans le documentaire, Rémi Mauger rencontre Christophe Salmon, agriculteur dit conventionnel, qui compare son mode de fonctionnement à celui de Maxence, rencontré plus tôt : "Maxence, il a un système qui n'est pas aberrant, il arrive à en vivre. Mais la satisfaction de son travail ne me convient pas. On n'a pas les mêmes objectifs. Lui, il veut produire un certain produit fini, en bio notamment.

Moi, je préfère un produit conventionnel parce que je veux faire un produit alimentaire pour tous. Le sien a une clientèle, le mien a une autre. Je pense que les deux ont une place dans le monde d'aujourd'hui. Il faut de tout pour faire un monde !"


Pourquoi filmer le petit village de Marchésieux ? Parce qu'il a été un laboratoire à ciel ouvert, un champ d'expériences. Son ancien maire, de 1971 à 1995, Léon Ourry, a œuvré pour que sa commune soit pionnière en termes de préservation de l'environnement, de maintien des petites fermes agricoles, d'autonomie énergétique... pour qu'elle ne devienne pas un désert.

Le réalisateur Rémi Mauger, l'enfant du pays, a choisi d'y retourner pour voir où en était le village aujourd'hui : "Le film ne porte pas que sur l’agriculture. C’est toute la vie locale en général qui se dévoile, la vie citoyenne. Je ne suis pas seul à me demander si le village existe encore. La vie rurale a tellement changé. Le travail, les transports, les relations familiales et sociales, tout a été chamboulé en
cinquante ans. L’exode menace toujours.

L’enjeu pour les élus locaux, et on le vit, oh combien, dans les pas d’Anne Hébert, la maire de Marchuus, c’est de conserver, de développer sa population, pour continuer à faire « communauté villageoise »".

Une chronique rurale tout en délicatesse, à découvrir ce jeudi 22 février à 23h sur France 3 Normandie et quand vous voulez, sur notre plateforme de replay, pendant un mois.

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