Il avait hurlé dans les rues du Mont Saint-Michel qu'il fallait "tuer les policiers, tuer leurs familles, tuer leurs enfants". Le site avait été évacué. L'homme a été jugé aujourd'hui à Coutances. Il a été condamné à 3 ans de contrainte pénale et à une amende.
C'était un dimanche d'avril dernier. Tôt le matin, un homme de 36 ans s'était installé dans une rue du Mont Saint-Michel avec l'intention d'y effectuer un spectacle de jonglage. Un commerçant lui signale alors qu'il n'en a pas l'autorisation et lui rappelle la présence de la police municipale.
Le Mont Saint-Michel bouclé pendant plusieurs heures
L'homme change alors de comportement et se met à proférer des ménaces: "à mort les keufs, faut tous les buter", "il faut tuer leurs familles et leurs enfants" avant de qualifier les forces de l'ordre de "nazi".
Alertée, une cinquantaine de gendarmes se déploit sur le Mont Saint-Michel, un hélicoptère est dépêché sur place, en quête de celui qui s'est fait menaçant au milieu d'un site très fréquenté.
Mais tandis que le Mont Saint-Michel est évacué, l'homme parvient à s'échapper avant d'être retrouvé, tard dans la soirée, à côté de Caen.
18 mois de prison avait été requis
Lorsqu'il comparait ce mercredi 10 octobre au tribunal de Coutances, le prévenu a effectué 6 mois de détention provisoire. Effondré et confus, il ne cesse de s'excuser.
"Cet homme va parvenir à terroriser les personnes qu'il accoste avec ses propos haineux inadmissibles, laissant craindre un passage à l'acte" dans un contexte de menace terroriste "particulièrement sensible", a lancé durant l'audience Anaïs Morin, substitute du procureur de la République. Elle requiert 18 mois de prison, dont 6 mois avec sursis.
"C'était pas mon but de faire peur (...) Je voulais attirer l'attention (...) J'étais dans un état d'excitation lié à ma maladie. (...) Je venais d'apprendre que ma fille avait été placée à la DASS", avait déclaré à la barre le prévenu détenu, père d'une enfant dont il n'a jamais eu la garde.
Cet homme, "schizophrène" selon son avocate, sans emploi depuis février, a reconnu avoir lancé des menaces devant de nombreux témoins le 22 avril. Il cumulait déjà sept condamnations sur son casier judiciaire pour consommation de stupéfiants, outrage, appels téléphoniques malveillants.
Obligation de se faire soigner
Il a été condamné à trois ans de contrainte pénale, pour provocation non suivie
d'effet au crime, et d'une amende de 350 euros pour injure publique envers un corps constitué. La contrainte pénale inclut l'interdiction de changer d'adresse, l'obligation de se soumettre à des soins et de chercher un travail.