Une partie de la voûte de l'église de Saint-James s'est effondrée dans la nuit de dimanche à lundi. L'orgue, qui faisait la fierté de la paroisse et qui avait été récemment restauré, a été presque intégralement détruit.
"Il faut le voir pour le croire". Une formule étonnante dans la bouche d'un homme d'église mais qui traduit bien le choc éprouvé par le père Pierre Pestour lorsqu'il a découvert l'ampleur du désastre. Lundi matin, peu avant la messe de 9 heures, la sacristine, toute tremblante, est venue le chercher au presbytère pour le prévenir. A l'intérieur de l'église, le prêtre de Saint-James découvre l'orgue écrasé par des gravats.
C'est probablement dans la nuit qu'une partie de la voûte s'est effondrée sur l'imposant instrument qui faisait la fierté de la paroisse. Si le diagnostic des experts, à pied d'oeuvre dès lundi après-midi, est en cours, la thèse d'une infiltration d'eau dans la voûte semble privilégiée.
Le pire a été évité. Le sinistre n'a fait aucune victime. Il aurait pu en être autrement s'il s'était produit à un autre moment de la journée : l'église est ouverte tous les jours et des messes y sont régulièrement célébrées, notamment le dimanche. Mais l'émotion, suscitée par les dégâts matériels, est grande. "C'est toute la population qui est aujourd'hui démunie d'un patrimoine qui a été entretenu, restauré, sur lequel les élus ont travaillé depuis 2010", explique Anne Delfraissis, la présidente de l'association des amis de l'orgue.
Une restauration à plus de 200 000 euros
Pendant plus d'un an, l'instrument avait été minutieusement restauré dans un atelier à Nantes avant de retrouver l'église de Saint-James en 2015. Cette opération avait coûté plus de 200 000 euros. "Pour moi, c'est un massacre à la pensée qu'on a tellement fait pour restaurer cet orgue", confie le père Pierre Pestour.L'entreprise qui avait réalisé la réfection de l'instrument s'est rendue cette semaine à Saint-James. Son diagnostic est sans appel: "90% de l'orgue est détruit", indique Anne Delfraissis. "On va relever les manches, rechercher des dons, monter des dossiers pour reconstruire quelque chose", affirme la présidente de l'association.
Du côté de la municipalité, si on déplore de n'être "pas beaucoup aidé" pour financer l'entretien d'un bâtiment qui "coûte cher", on assure avoir toujours fait le nécessaire. "Durant la rénovation de l'orgue qui a duré 18 mois, on avait pourtant fait le nécessaire pour que la réfection soit faite au niveau de la toiture, des chenaux, des plâtres, des voûtes", explique Nathalie Panassié, maire de Saint-James. L'ensemble de la toiture va être vérifié avant la réouverture du bâtiment qui pourrait intervenir d'ici un mois. D'ici là, les paroissiens trouveront refuge à l'église d'Argouges.
Reportage de Jean-Yves Gélébart et Jean-Michel Guillaud