54 migrants, dont plus de la moitié sont des enfants, ont été accueillis en urgence dans le gymnase Fernand Beaufils de Saint-Lô après que leurs campements aient été inondés par les intempéries. 48h plus tard, le préfet annonce avoir examiné le cas des 13 familles.
La préfecture de la Manche a communiqué ce jeudi midi le résultat de son enquête auprès des 50 migrants (23 adultes, 27 enfants) hébergés provisoirement par l'agglomération de Saint-Lô dans un gymnase.
D'après ses services, 7 familles, soit 22 personnes, avaient bel et bien déjà déposé une demande d'asile. Elles doivent donc normalement être logées par les services de l'Etat. Ces familles sont albanaises, ce qui fait dire à la préfecture qu'elles devront rentrer dans leur pays, l'Albanie étant considérée comme un "pays sûr", selon les termes du communiqué.
Des obligations de quitter le territoire pour 14 personnes
Trois familles, comprenant 8 enfants au total, sont déjà concernées par une obligation de quitter le territoire français (OQTF). "Elles feront l’objet de procédures d’éloignement vers leur pays d’origine dans les tous prochains jours", assure la préfecture de la Manche.
Ces procédures d'éloignement nécessitant le feu vert du pays d'origine, il est fréquent que les personnes concernées soient placées, pendant ce délai, en centre de rétention administrative (CRA). Celui de Rennes accueille les retentions de tout le grand Ouest, mais sont bâtiment "famille" est limité à une dizaine de places, sur un total de 60. Et l'accueil d'enfants dans ces centres est régulièrement épinglé par le défenseur des Libertés, tandis que la France a été condamnée à plusieurs reprises par la Cour européenne des droits de l'homme.
Règlement de Dublin
Par ailleurs, 3 familles originaires de Russie, du Kazkhstan et du Kirghizistan ont été enregistrées dans un autre pays de l'Union européenne. D'après le règlement européen de Dublin, elles seront contraintes de retourner dans ces pays de première arrivée, à savoir la République Tchèque, la Slovaquie et la Pologne.
Hébergements provisoires
D'après le préfet, que France 3 Normandie a rencontré hier, mardi 10 octobre, la Manche assure l'hébergement de 650 personnes actuellement. Mais les dispositifs d'hébergement provisoire de l'Etat, tel que centre d'accueil et d'orientation ou encore chambres d'hôtel, sont actuellement saturés dans ce département. Il en appelle donc à trouver des lieux provisoires avec les communes.
Des propos recueillis par S. Rouil et J-M. Guillaud - France 3 Normandie