Un médecin juif sauvé par une famille normande lors de la Seconde Guerre mondiale, leurs descendants se rencontrent 80 ans après

Journée chargée en émotion à Carantilly, dans la Manche. De décembre 1943 à août 1944, un couple d’habitants a caché un médecin juif. 75 de leurs descendants se sont retrouvés, samedi 11 février, pour se souvenir de l’Histoire.

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Décembre 1943. Albert Ebner, médecin juif, est recherché par la Gestapo. Il doit fuir l’Eure-et-Loir. Une patiente, Gabrielle Lequertier-Coron, lui indique qu’il peut aller se réfugier dans la ferme de ses parents, située à Carantilly, dans la Manche.

Durant huit mois, les époux Jean-Baptiste et Maria Lequertier, paysans normands, vont cacher le médecin.

Leur petit-fils, âgé de 4 ans à l’époque, se souvient de celui que tous les enfants appelaient alors "Tonton Albert".

C’était un homme très discret, qui ne sortait pas beaucoup parce qu’il était malade, c’est ce qu’on nous avait dit. Il était très gentil. Je me souviens m’être promené avec lui, en lui donnant la main.

Michel Alexandre-Lequertier

Petit-fils de la famille 

80 ans plus tard, Michel Alexandre-Lequertier a pu rencontrer Olivier Ebner, fils du médecin juif caché par ses parents, pendant la guerre.

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Michel Alexandre, petit-fils des époux Lequertier (à gauche) et Olivier Ebner, fils d'Albert Ebner (à droite). ©Ruohan Chen / FTV

Ému, Olivier Ebner (à droite) explique à Michel Alexandre Lequertier : "Mon père est toujours resté très reconnaissant à la famille Coron-Lequertier. Ils lui ont sauvé la vie, il n’y a pas d’autres mots. Moi, je n’existerais pas, s’ils n’avaient pas été là."

Un devoir de mémoire

Si les deux hommes se sont retrouvés, c'est grâce à une journée souvenir organisée hier, samedi 11 février, à Carantilly.

Le temps d'une matinée, soixante-quinze descendants des deux familles, Ebner et Lequertier, se sont réunis, autour de photos d'époque. 

"Cela leur permet de ne pas oublier leur histoire", se satisfait René Gautier, passionné d'histoire régionale, coorganisateur de cet événement. "C'est aussi notre devoir de mémoire à l'égard de la Shoah. Albert Ebner est un rescapé, mais son épouse est malheureusement morte à Auschwitz, ses beaux-parents aussi, ses frères... C'est une histoire, à la fois belle et tragique." 

Hommage à la salle des fêtes, témoignages, prises de paroles, moments de convivialité… La commune de Carantilly a vu les choses en grand. 

Désormais, la municipalité espère une seule chose : que Jean-Baptiste et Maria Lequertier, ainsi que leur fille Gabrielle Lequertier-Coron, soient reconnus comme "Juste parmi les nations", pour avoir sauvé le médecin juif.

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