Plus de 45 000 pêcheurs ont repris le chemin des cours d'eau ce samedi 9 mars en Normandie. Ils disposent de six mois, jusqu'au 15 septembre, pour s'adonner à leur loisir favori. Reportage auprès de passionnés qui attendaient l'ouverture de la pêche avec impatience.
"Quand on était enfant, on choisissait entre le foot et la pêche. Aujourd'hui, il y a divers loisirs qui font que les jeunes partent sur autre chose." Alors que la saison de pêche s'est ouverte ce samedi 9 mars, le constat est sans appel pour Tony Roger, directeur commercial du magasin Chasse-Pêche Univers de Saint-Hilaire-du-Harcouët. Selon lui, la pêche peine à attirer. Preuve en est, son rayon dédié à la pratique ne représente que 3 % de son chiffre d’affaires.
Autre phénomène à contre-courant d'un développement de la pratique, l'exode rural. "Les gens habitent davantage dans les villes, et moins en campagne, et du coup, je pense qu'ils s'initient moins à ce loisir qu'à une époque". Pour autant, dans les rayons de son magasin, un papa et son fils semblent particulièrement intéressés.
"On va à la pêche à la truite avec papa !"
Il s'agit d'Yvon, 63 ans, et de Malo, 11 ans. Le père a transmis la passion de la pêche à son garçon, qui s'enthousiasme à l'idée de retrouver son loisir favori. "On va à la pêche à la truite avec papa ! C'est un moment très important depuis que je suis petit". Il espère prendre des farios ou des arcs-en-ciel. Pour y parvenir, il peut compter sur les conseils d'un père expert, qui fabrique lui-même ses leurres, même s'il lui arrive aussi d'en acheter, comme ce vendredi.
Peu me chaut de faire des poissons, c'est surtout le retour à la rivière qui m'importe. La pêche, c'est un jeu d'adresse qu'on met en adéquation avec les connaissances qu'on a du milieu.
Yvon Jergan, pêcheur
Un peu plus loin dans le rayon, un client contemple les appâts. "J'ai besoin de vers rayés, de vers de terreau, et d'une nouvelle canne à pêche pour commencer l'ouverture du bon pied", explique-t-il.
D'autres en profitent pour s'acquitter de leur carte de pêche annuelle. "On a tenu des permanences la semaine dernière et ces deux derniers jours, explique Alain Rochel, secrétaire de la PPMA, l'association locale agréée pour la pêche en milieu aquatique. Hier, on a vendu 30 cartes à peu près, je pense qu'il y a encore des retardataires qui vont venir". Il en coûte 85 euros pour pêcher dans la région, et 110 € pour obtenir le droit de taquiner le goujon sur l'ensemble du territoire national.