Environnement : faut-il tuer les cormorans pour préserver les poissons ?

Y-a-t-il trop de cormorans en Seine-Maritime ? Il y a 50 ans, l'espèce était au bord de la disparition et est devenue une espèce protégée. Mais pour la fédération départementale de la pêche ces oiseaux représentent un danger pour les populations de poissons, notamment dans les étangs.

Étang du petit Launay, près de Dieppe. Une zone de 55 hectares où l’on peut apercevoir de nombreux cormorans. Il y en aurait ici, 200 quotidiennement. Trop, selon la fédération de pêche de la Seine-Maritime. Cette dernière estime qu’à cause de la présence des cormorans, la population de poissons dont il se nourrit uniquement, a fortement diminué.

Une baisse sérieuse du poisson blanc

"Le cormoran ne mange que du poisson, c’est entre 400 et 7000 grammes par jour et par individu. Nous avons une baisse très sérieuse en poisson blanc qui est le poisson fourrage du brochet, de la perche et du sandre. Il y a la prédation avec les poissons qui sont ingurgités. Il y a le stress que cet oiseau génère auprès des géniteurs qui sont en train de frayer" précise Bruno Valet, président de la Fédération de la Seine Maritime pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique.

Depuis 2022 et jusqu’en 2025 il est interdit en Seine-Maritime, d’abattre les cormorans, une espèce protégée. La fédération départementale de pêche, espère obtenir des dérogations pour remettre en place des prélèvements.

"Nous devons pouvoir réguler avec des arrêtés pour pouvoir sauver nos espèces piscicoles. Nous ne voulons pas détruire le cormoran, nous voulons juste le réguler." explique Bruno Valet.

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Y a t'il trop de cormorans en Seine-Maritime ? Il y a 50 ans, l'espèce était au bord de la disparition C'est en tout cas l'avis de la fédération départementale de la pêche qui met en avant un danger pour les populations de poissons, notamment dans les étangs. La fédération de pêche voudrait effectuer des prélèvements pour réduire le nombre de cormorans ce que conteste la ligue de protection des oiseaux. Les explications de Grégory Archiapati et Claude Heudes. ©France 3 Normandie

D'autres solutions existent pour la LPO

La Ligue Protectrice des Oiseaux (LPO) ne veut pas que ces oiseaux soient tués. L'association a ainsi obtenu en justice l'annulation de 12 arrêtés et trois suspensions. En Seine-Maritime, la campagne d'abattage pour 2022/2025 a donc été suspendue en attendant des études complémentaires. Dans l'Eure, la LPO a contesté l'arrêté ministériel, mais il a été annulé par la justice.

La LPO espère faire supprimer la dérogation de régulation des cormorans au niveau national.

Selon elle, d’autres solutions peuvent être mises en place pour protéger les poissons sans toucher aux cormorans :

Le fait de d’immerger des arbres dans les étangs permet aux poissons de se cacher dans les branches et les cormorans de ne pas les attraper. Si ce ne sont pas les cormorans, ca sera une autre espèce. Il faut accepter la nature.  

Richard Grege, membre du conseil scientifique de la Ligue de Protection des Oiseaux.

Sur l’ensemble du territoire national, l’association de protection des oiseaux a obtenu l’annulation d’une dizaine d’arrêtés visant à réguler la population de cormoran.

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