Cette année encore, l'entreprise Naval Group, qui emploie plus de 2000 personnes à Cherbourg a amélioré un peu plus sa rentabilité. Le constructeur de sous-marins peut remercier ses deux principaux clients : l'Etat français et l'Australie, avec qui l'industriel a signé le contrat du siècle en 2016.
Pour la quatrième année consécutive, Naval Group, constructeur de sous-marins et l'un des principaux employeurs du bassin cherbourgeois, fête une très bonne nouvelle en ce début d'année. Les résultats de 2018 sont sortis, il s'avère le groupe a fait encore mieux que prévu : les bénéfices nets ont bondi de 91%, passant à 178,2 millions d'euros. Ses dirigeants peuvent déboucher le champagne, mais pas tout seuls... Il faut inviter les principaux artisans de cette réussite : les Etats. L'activité du constructeur est portée par les grands programmes nationaux.
Grâce - notamment - à un carnet de commandes à 13,8 milliards d'euros, l'industriel s'établit comme la société européenne la plus solide de la filière navale de défense. Le groupe s'étend, et embauche de plus en plus : près de 1500 personnes ont été recrutées en 2018, soit 500 de plus que l'année dernière.Car le leader des chantiers navals est confiant dans l'avenir : "Nous bénéficions d'une dynamique de marché positive, avec d'une part une loi de programmation militaire française qui nous engage et assure une bonne visibilité sur les grands programmes, et d'autre part un marché international en croissance avec, notamment, la contractualisation du programme australien", a déclaré Hervé Guillou, le PDG de Naval Group.Deux ans plus tôt, Naval Group signait le contrat du siècle : 12 sous-marins de nouvelle génération pour un montant global de 50 milliards de dollars australiens (35 milliards de dollars américains) sur 50 ans pour les sous-marins d'attaque, la maintenance et la formation des équipages.
Soutenus par les programmes militaires français
L'activité en 2018 a été essentiellement portée par les grands programmes nationaux, principalement les sous-marins nucléaires d'attaque Barracuda et les frégates multimissions (FREMM). Autre pôle de croissance, les services : le programme de modernisation du porte-avions Charles de Gaulle, pour la France, et à l'international (qui représente 31% du chiffre d'affaires), ce sont le Brésil et l'Australie qui ont profité au groupe.Le champion cherbourgeois a indiqué par ailleurs qu'il se préparait depuis plusieurs années à la maintenance numérique à bord des navires. "La mise en place de ce soutien intégré numérique rend possible les activités de maintenance prédictive", indique l'un de ses représentants. La première à en avoir bénéficé est la FREMM "Aquitaine" en novembre 2018 à Brest. Elle sera suivie par "L'Auvergne" au printemps 2019 à Toulon "avant que ce service ne soit proposé à tous les clients de l'entreprise".