Ce n’est pas nouveau, le Cotentin peine à recruter du personnel médical. Mais le phénomène touche aussi la police : le poste de commissaire est vacant depuis bientôt sept mois à Cherbourg, dans la Manche.
Le fauteuil du commissaire de police est vide. Depuis le 1er juillet 2018, Cherbourg (50) attend l’arrivée d’un commissaire. Du jamais vu dans la plus grosse circonscription de la Manche, avec 50 % des effectifs de police.
Reportage de Laïla Agorram et Sylvain Rouil
Interview de David Ecourtemer, représentant du syndicat des cadres
Une prime de « 600 à 1000 euros » par mois
A ce jour, aucun candidat au poste n’est en vue, malgré une prime mensuelle conséquente proposée.Pour encourager les candidatures, un arrêté du 11 juin 2018 a été pris par le ministère de l’Intérieur, pour le poste de commissaire central à Cherbourg et de directeur départemental adjoint.
David Ecourtemer, du syndicat des cadres, considère la prime « qui peut aller entre 600 et 1000 euros » peu justifiée. La Manche serait « l’avant dernier département le moins délinquant ». En proposant cette prime, le poste est considéré comme difficile. Pour le syndicaliste, le « signal lancé est très mauvais ».
« On est dans un système hiérarchique. On a besoin d’un chef. L’image qu’on donne actuellement de ne pas avoir de chef au sein du commissariat est très négative », s'insurge David Ecourtemer représentant du syndicat des cadres.
Une situation géographique peu avantageuse
Placée au Nord de la péninsule du Cotentin en bordure de la Manche, la ville de Cherbourg souffre de son éloignement géographique. Mais le problème de recrutement des commissaires existe à l’échelle nationale : près de 200 circonscriptions seraient concernées.David Ecourtemer, du syndicat des cadres admet que l’image de la police mérite actuellement d’être « redorée ». Pour lui, cette démarche fait aussi partie du « rôle d’un commissaire de police ».
La prochaine commission administrative paritaire est prévue au mois de février. En l’absence de candidat, l’intérim risque de s’éterniser.