A peine la rentrée des classes effectuée que des professeurs se sont mis en grève dans plusieurs établissements de la région pour dénoncer un accueil inadapté à la situation sanitaire. Certains s'indignent aussi d'un hommage à leur collègue Samuel Paty pas suffisament préparé.
A Saint-Etienne du Rouvray (76), quelques enseignants du collège Louise Michel n'ont pas encore repris les cours depuis la rentrée des vacances de la Toussaint.
Ils étaient ce mardi matin encore une vintaine à dénoncer les conditions d'accueil des élèves, ainsi que l'impréparation de l'hommage à leur collègue Samuel Paty, assassiné le 16 octobre dernier par un terroriste.
L'annulation de cette préparation a engendré déception et colère parmi certains professeurs, particulièrement à Saint Etienne du Rouvray où le père Hamel fût assassiné par un terroriste le 26 juillet 2016.
Qu'est ce qui empêche des professeurs de se réunir et de se préparer pour rendre un hommage digne, un hommage au long cours ? Pas juste une minute de silence et une lecture de lettre, mais véritablement des temps d'échanges tout au long de l'année
Des conditions d'accueil inappropriées
Mais ce sont surtout les conditions d'accueil qui fédèrent ce mécontentement dans plusieurs établissements de la région.Comment enseigner dans de bonnes conditions pendant la crise sanitaire ? Des enseignants demandent le dédoublement de certaines classes pour respecter une distance sanitaire entre les élèves.
On a des groupes de 26 élèves en latin, avec des élèves qui viennent de classes différentes.
Une situation dénoncée aussi au Havre au lycée Claude Monet, où des enseignants se sont aussi mis en grèce ce matin. Le protocole sanitaire renforcé n'est pas suffisant selon eux.
Dans les couloirs ici, c'est le métro à l'heure de pointe ! On a 1350 élèves qui naviguent dans l'établissement avec des groupes qui changent de niveau. On a aussi un problème de brassage à la cantine. Avec la réforme des lycées les emplois du temps sont inadaptés, les élèves ont 35 minutes pour manger. Ils arrivent, mangent, repartent, on mélange tout le monde
Invitée de notre journal télévisé ce lundi 2 novembre à 19h, Christine Gavini-Chevet, la rectrice de la région académique Normandie, a indiqué que les demi-classes n'étaient pas la réponse à tout.
Cette problématique concerne essentiellement les lycées. Dans certains établissements très grands, il peut y avoir un brassage important des élèves notamment lorsqu’ils se rendent à la cantine. Nous sommes en train d’étudier ces situations. Nous avons demandé aux proviseurs de travailler sur des schémas pour apporter un peu de souplesse par rapport à la situation actuelle. Mais nous ne ferons pas de mesure générale pour tous les établissements. Ce sera du cas par cas. La mesure générale c’est d’accueillir tous les élèves dans les écoles, les collèges et les lycées.
Le mécontentement semble en tout cas gagner du terrain, comme au lycée Arcisse de Caumont de Bayeux, ou au lycée Malherbe de Caen.