En général, autour des candidats, vous apercevez toujours les mêmes silhouettes, mêlées à la foule de passage dans les allées. Chacun a sa team : parents, grands-parents, fratrie, oncles et tantes, copains, copines... Tout comme dans le sport de haut niveau : l'entourage familial est essentiel.
"Heureusement que j'étais là hier quand il s'est coupé la main sinon, il tombait dans les pommes", raconte la maman de Lucas Langlois, candidat de la Normandie pour la catégorie Carrelage.Pour elle comme pour son mari, il n'était pas question de rester dans leur quotidien à Orbec( 14) pendant que leur grand gaillard de 18 ans affronte seul l'épreuve : "J'ai même excusé sa petite soeur et son petit frère auprès de leurs établissements scolaires. Ils auront manqué deux jours d'école, mais c'est pas grave."
Une maman c'est pas un coach
Pascale Langlois c'est une maman pas un coach. Si elle est là, c'est pour qu'il ne se sente pas seul.
Alors avec toute sa petite famille, elle a tenu 8 heures debout, le premier jour, derrière la barrière qui les sépare de Lucas. Et tous ensemble, ils s'apprêtent à faire pareil, le deuxième jour, et ce sera comme çà jusqu'au samedi matin. Au total 20H, sur 3 jours : comme Lucas.
"Je n'ose même pas faire le tour du stand carrelage de peur de voir ce qu'il se passe chez les autres candidats. Je ne veux pas stresser et qu'il le ressente", raconte t-elle, amusée, par ce défi.
Elle et son mari, sont déjà si fiers de le voir à ce niveau là : une finale nationale et la perspective d'un concours mondial.
Depuis mercredi, la veille de la première journée de concours, elle n'a pourtant pas vraiment accès à son fils : "On a passé la journée près de lui hier, je l'ai vu blanc le matin et hyper fatigué le soir mais c'est tout. On ne mange pas à midi ensemble. J'ai juste pu donner un sucre aux jurés quand je l'ai vu vaciller à la vue de son sang quand il s'est blessé. C'est dur mais c'est comme ça."
Lucas loge avec les autres candidats normands pendant ces trois jours de concours. Ils mangent aussi en délégation, midi et soir.
La famille c'est une force supplémentaire
L'équipe des formateurs du CFA de Caen sont là aussi : ils passent régulièrement jeter un coup d'oeil. Et ils livrent au passage, leur sentiment aux parents : en retard ? En avance ? Ils peuvent répondre aux questions et aux angoisses des proches.
"C'est important que la famille soit présente. Nos jeunes ont besoin de se sentir entourés pour être bien dans leur tête. Lucas, il a même le soutient de son petit frère qui rêve, lui-aussi, de devenir carreleur. C'est une force incroyable de vivre ça en famille", explique la prof de dessin ravi de voir que son élève gère son temps et l'artistique, au maximum. " Un podium, j'y crois !"
Ses anciens profs de collège envoient des messages de soutien
Dans la journée, les grands parents sont attendus, les tantes aussi. "On reçoit beaucoup de textos de soutien. C'est formidable. Même ses anciens professeurs de collège prennent contact avec nous et nous envoient des petits SMS. "
Des enseignants qui n'ont pourtant pas toujours compris les choix de Lucas à la fin de sa troisième : il était bon élève et a demandé à partir en apprentissage, contre leur avis.
"Beaucoup nous avouent aujourd'hui qu'ils citent maintenant Lucas en exemple auprès des élèves qui auraient envie de se laisser tenter", raconte sourire aux lèvres, le papa, admiratif de voir son fils réaliser un travail si minutieux : "Moi je ne suis que bricoleur du dimanche ! et comptable de métier."