Déconfinement : on n'ira plus à la piscine comme avant

Avec l'été qui pointe le bout de son nez et le déconfinement qui nous redonne goût aux plaisirs perdus, beaucoup rêvent de piquer une bonne tête. Que l'on soit nageur aguérri ou baigneur, la piscine "d'avant" risque fort de nous manquer encore longtemps. Voilà ce qui nous attend.

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Les piscines sont fermées depuis la mi-mars et la date de réouverture n'est pas encore fixée. La ministre des sports, première française championne du monde de natation, a le dossier en mains.
"On a travaillé pendant tout le confinement à l'exigence d'une réouverture sécurisée. Nous sommes prêts, il nous manque juste le feu vert", assure le patron de Récréa, Gilles Sergent. Avant la phase 2 du plan de déconfinement, prévue le 2 juin, il n'y aura rien de nouveau.
 

Mi-juin ou début juillet ?


Si fin mai-début juin, le gouvernement autorise la réouverture, même limitée, des piscines, les bassins ne seront pas accessibles avant la mi-juin. "Il nous faut deux semaines, par rapport aux risques salmonelles, etc...  pour remettre en route nos établissements", précise Gilles Sergent.

Le caennais ex-président du Stade Malherbe Caen est à la tête de Récréa. Son entreprise gère 80 piscines et centres aqualudiques dans toute la France, dont 8 en Normandie : Falaise, Argences, Carpiquet, Douvres-la Délivrande, Dieppe, Le Tréport, Louviers, Saint-Rémy sur Avre. Son groupe privé est à l'arrêt depuis deux mois, et 95 % des 1250 salariés, au chômage partiel.
 

Moi je suis très sceptique pour nos piscines. Pour moi  c'est le dernier de nos équipements sportifs qui rouvrira. Je ne serai pas surpris de ne pas pouvoir accueillir les nageurs avant septembre.
(Aristide Olivier, l'adjoint aux sports de la ville de Caen)


"Même si on me dit feu vert pour la mi-juin, je ne vois pas comment on va recruter tout le personnel saisonnier, les maîtres-nageurs, etc...", explique Aristide Olivier à propos des centres nautiques de la Caen la mer. "L'espace aquatique Eugène Maes c'est jusqu'à 1000 entrées par jour. Je ne pourrai jamais assurer la sécurité de toutes nos piscines, en si peu de temps. Enfin j'imagine mal, mais ces temps sont tellement inédits que je n'aime pas spéculer. On verra bien."
 

"Il faudra réserver son créneau"


L'après-midi piscine improvisé en famille le mercredi ou le samedi et même la pause déjeuner-natation-copines les jours de beaux temps, ce sera terminé tant que la crise sanitaire ne sera pas résolue. 

Les exploitants de piscines en sont conscients. Il va falloir assurer des rotations entre les différents public.
"Nous avons travaillé à la mise en place d'un logiciel qui nous permettra de proposer des réservations par internet ou par téléphone", raconte Gilles Sergent. Récréa mise sur un remplissage des piscines à 50% .
"Ah c'est sur que ça ne sera pas plus de 50%, à cause des mesures qui doivent limiter les contacts entre les gens", précise de son côté Aristide Olivier.

Chez Récréa, on voit donc les choses comme ça : un créneau pour les nageurs, un autre pour les baigneurs qui veulent du loisir. Il y a aussi les écoles de natation, les cours d'aquagym, etc.
Chacun aura son moment dans l'eau mais pour un temps limité. 2 heures, ce sera certainement le rythme. Mais rien n'est encore fixé.

 



75 % des clients ont pourtant hâte d'y retourner


Récréa a organisé un petit sondage auprès de tous ses abonnés piscine et détente. 20 000 personnes ont déjà répondu au mailing.


Les premiers résultats de notre sondage en disent long sur les attentes, 75% ont hâte de revenir. 10% ne sont pas à un mois prêt et préfèrent attendre encore un peu, 5% ne souhaitent pas se rebaigner, en groupe, tout de suite.
(Gilles Sergent, PDG Récréa)


La gestion des créneaux réservés permettra une meilleure gestion des flux et c'est la priorité fixée par les autorités sanitaires. "Il faut limiter les croisements au guichet tout d'abord, aux vestaires et aux douches, ensuite."

 

Des brigades désinfection entre chaque créneau


La désinfection des casiers, des cabines, des douches sera le grand enjeu des gestionnaires de piscines. Dans un casier on pose des sacs et des affaires qui peuvent être souillés. On saisi des codes sur des claviers, on manipule des pièces, et des jetons. 
Et puis dans les douches, chaudes et humides, il y a souvent une grande concentration de personnes. Il va falloir réoganiser tout ça, mettre du personnel pour guider les clients. Pas simple.
" Les gens vont devoir comprendre que plus que jamais, il faudra prendre une douche et se savonner avant l'accès au bassin."
 

Pas de crainte à propos de l'eau 

Il n'y a aucune crainte à avoir, le virus du Covid-19 n'aime ni l'eau salée, ni le chlore. Et il ne résiste pas à un environnement supérieur à 63°, alors le spa ou le hammam ne présentent aucun risque pour vous.
 
En revanche, "nos salariés porteront pour la plupart un masque", rassure Gille Sergent. Les maître-nageurs aussi, certainement. Mais les consignes ne sont pas encore connues à ce sujet. Le protocole sanitaire est encore à l'étude.
Dans les piscines, on s'impatiente autant qu'à l'extérieur même si on comprend la situation.
"C'est catastrophiqsue en terme d'exploitation. Nous n'avons plus aucune entrée d'argent depuis deux mois alors que les charges restent lourdes. Les piscines sont chauffées, et même en dessous de la norme habituelle c'est encore un coût non négligeable. Il faut aussi entretenir les bâtiments, l'eau, etc..." 
"Le déficit va se creuser fortement pour toutes les piscines, c'est certain", explique également l'adjoint caennais. "Et comme on rouvrira en mode dégradé, on ne récupèrera jamais les pertes cet été. Je le répète, j'espère au moins, qu'on pourra se baigner. C'est pas gagné !" 

 
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