Alençon : mobilisation autour de la fille d’un réfugié politique afghan menacée d’expulsion

Une centaine de personne s’est rassemblée mardi 4 février devant la préfecture d'Alençon pour soutenir Zuhal, une jeune afghane qui a quitté son pays pour échapper à un mariage forcé. Elle venait de retrouver son père après 18 ans de séparation mais elle doit aujourd'hui quitter le territoire.

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[Mise à jour : Selon la CIMADE, Zuhal bénéficie d'un sursis jusqu'au 16 mars prochain. Date à laquelle la jeune femme est de nouveau convoquée par la Prefecture]

Zuhal est effondrée. La décision de la préfecture de région est tombée comme un couperet. La jeune femme de 22 ans, dont nous vous racontions l’histoire émouvante il y a quelques semaines, vient de recevoir un arrêté de transfert.
 



Ce mercredi 5 février, elle doit se présenter à Rouen à la préfecture de Seine-Maritime.  On lui remettra alors probablement un billet de train pour se rendre en Allemagne, où elle ne connaît personne.

Pourquoi l’Allemagne ? Car c’est dans ce pays que Zuhal est arrivée en premier sur le territoire européen. Elle est ce qu’on appelle une dublinée. Elle a fait sa demande d’asile la première fois là-bas et n’a pas le droit de quitter l’Allemagne tant que sa demande est examinée. Un non-sens, pour Marie-Claire Cuesta, bénévole à la Cimade d’Alençon :
 

Lorsqu’elle est arrivée, Zuhal n’a pas compris ce qu’on lui demandait. Elle avait aussi peur d’être renvoyée en Afghanistan, alors elle a tout accepté, sans savoir qu’elle était en train de faire une demande d’asile.


Une histoire tragique


Najibullah,le père de Zuhal, avait dû fuir son pays car sa vie était menacée par les Talibans. Sa femme est morte en 2001 à cause d’un tir d’obus qui est tombé sur leur maison.

Ne pouvant fuir avec sa fille alors âgée d’à peine 4 ans, il l’a confié à la grand-mère maternelle. Mais au décès de cette dernière, les oncles de Zuhal ont tenté de la marier de force. Elle s’est donc enfuie pour rejoindre son père à Alençon.

Une pétition a recueilli près de 4000 signatures, et cette cause a même reçu le soutien inattendu de la marque de glace Ben and Jerry’s dont les fondateurs se disent préoccupés par le sort des réfugiés.
   

 « Un peu d’humanité »


Après 18 ans d’absence, le père et la fille s’étaient remis à espérer une vie normale. Mais, la décision de l’administration française va de nouveau les séparer. Les associations de la Cimade et de la Ligue des Droits de l’Homme, présentes devant la préfecture d’Alençon, demandent à la préfète de l’Orne d’abroger l’arrêté de transfert :
 

La préfète a le pouvoir de le faire sur une situation particulière. Il y a ici des éléments à titre humanitaire. C’est absurde, elle ne connaît personne en Allemagne. Ici, elle vit avec son père, elle apprend le français...


Les associations craignent aussi que Zuhal soit placée dans un centre de rétention administrative. Marie-Claire Cuesta assure que depuis la présidence d’Emmanuel Macron la politique concernant les migrants s’est nettement durcie :
 

De plus en plus de personnes en séjours réguliers se voient remettre des obligations de quitter le territoire. Ça tombe à tour de bras. Cela concerne des gens qui travaillent, des gens qui sont malades et même proches de la mort. Il n’y a plus aucune humanité dans les décisions. On ne comprend pas pourquoi.


Une nouvelle mobilisation est prévue mercredi 5 février à 10h devant la préfecture de Rouen pour accompagner Zuhal à son rendez-vous.
 
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