L'association caritative était hébergée jusqu'à récemment dans des locaux du Conseil départemental. Mais le Département de l'Orne a souhaité les récupérer pour ses services.
Les bénévoles de la Banque alimentaire de l'Orne cherchent encore leurs marques dans leurs nouveaux locaux. L'emménagement est récent, 15 jours seulement. "On est en pleine transition, il y a encore les ouvriers qui terminent le chantier et nous qui essayons de nous repérer. On vient de reprendre la ramasse cette semaine.". La troisième chambre froide est ainsi en cours d'assemblage.
Mais pour beaucoup, les nouveaux locaux, avec leur volume, offrent un beau potentiel. "On a plus de racks qu'avant parce qu'on veut entreposer plus pour économiser sur un entreposage externe", explique Claude Weill, président Banque alimentaire Orne. Car l'argent est devenu plus que jamais une question sensible avec le déménagement.
Auparavant, la Banque alimentaire était hébergée dans l'enceinte même du Conseil départemental de l'Orne. Mais le Département, dont plusieurs services étaient disséminés dans la ville d'Alençon, a souhaité récupérer ces locaux pour son personnel. Contraignant ainsi l'association caritative à trouver un autre camp de base.
La voici désormais installée dans une zone industrielle dans un bâtiment dont l'aménagement a coûté 90 000 euros. L'association a financé un tiers de cette somme sur ses fonds propres. Pour le reste, elle va bénéficier d'une aide exceptionnelle de l'Etat et d'une subvention de l'Ademe.
"La pérennité de la Banque alimentaire est en jeu"
A court terme, le déménagement n'est pas en soi un problème. Sur le long terme en revanche, il pèse lourdement sur les finances de la Banque alimentaire. "Le Conseil départemental nous hébergeait, nous chauffait. Là on a tout à notre charge". Entre le prix du loyer et le coût de l'électricité pour les trois chambres froides, l'association estime à 40 000 euros par an ces frais supplémentaires. "On peut tenir peut-être un an ou deux mais la pérennité de la Banque alimentaire est en jeu", prévient son président.L'association a déjà demandé à ses associatins partenaires d'augmenter leur participation. "Mais ce ne sera pas suffisant", indique Claude Weill. Des négociations sont donc en cours avec les collectivités locales. "On sert Alençon pour un quart de notre activité donc ça nous semblerait normal que la Ville participe pour un quart des nouvelles charges", indique le président de la Banque alimentaire. Le Département a lui aussi été sollicité. "On fait un service public mais on n'a pas les finances qui vont avec le service public", plaide Claude Weill qui se dit "confiant" quant à l'issue de ces négociations. "Mais ça traîne...."
Reportage de Guillaume Le Gouic et Suzana Nevenkic
Intervenants:
- Henri, bénévole Banque Alimentaire
- Claude Weill, président Banque Alimentaire Orne