Bien qu'identifié comme radicalisé, le détenu Michaël Chiolo, qui "ne faisait pas parler de lui" selon FO pénitentiaire, avait été autorisé à séjourner en unité de vie familiale.
Mardi, un détenu radicalisé a poignardé deux surveillants avec la complicité de sa compagne dans l'Unité de vie familiale de la prison de Condé-sur-Sarthe. Nombreux sont ceux qui s'interrogent sur la présence d'un détenu radicalisé dans une telle unité.
Une commission statue pour autoriser les séjours en Unité de vie familiale
"C'est le profil typique du Djihadiste qui sait se faire oublier", résume Joseph Rousseau, délégué FO pénitentiaire du Grand Ouest. Michaël Chiolo, condamné à 30 ans de réclusion, radicalisé en prison, n'avait pas été affecté au quartier de personnes radicalisées (QPR). Une Commission pluridisciplinaire (CPU) avait statué favorablement sur l'autorisation de séjourner en Unité de Vie familiale. Cette commission est composée de conseillers d'insertion, d'officiers de la pénitentiaire et de représentants de la direction. Michaël Chiolo travaillait en atelier et "ne faisait pas parler de lui", selon Joseph Rousseau.
Des rondes mais pas de vidéosurveillance pour l'unité de vie familiale
L'agression des deux surveillants par Michaël Chiolo et sa compagne s'est déroulée à la fin de son séjour en Unité de vie familiale (UVF). L'unité de vie familiale est située dans l'enceinte de la Maison centrale de Condé-sur-Sarthe, en dehors de la zone des logements de détenus.
Avant tout séjour, l'unité est fouillée. Lors du séjour d'un détenu, des rondes sont régulièrement effectuées, en général matin, midi et soir.
Cependant, cette unité n'est pas équipée de vidéosurveillance mais d'un interphone et d'oeilletons "qui ne donnent pas un accès visuel à l'ensemble du lieu", précise Joseph Rousseau.