Au surlendemain de la partie de chasse qui a tourné au drame le dimanche 4 février à Verrières (Orne), le parquet d'Alençon indique que l'auteur présumé du tir mortel et "le responsable de l’action de chasse" ont été mis en examen pour homicide involontaire. Le tireur dit avoir visé deux sangliers.
Comment un rabatteur a-t-il pu être tué d'une balle dans le ventre lors d'une banale battue au sanglier ? Depuis dimanche, les enquêteurs tentent de reconstituer le fil des événements. Le drame s'est déroulé au lieu-dit "La Fourmeillerie" sur la commune de Verrières dans le Perche. Un homme âgé de 42 ans a succombé à ses blessures. "Les sapeurs-pompiers et le personnel du SMUR" ont tenté de le ranimer pendant une heure, en vain.
Tests d'alcoolémie négatifs
Le parquet d'Alençon indique qu'une enquête de flagrance a été confiée à la Brigade de recherches de Mortagne-au-Perche et à l'Office Français de la Biodiversité. En arrivant sur place, les militaires ont procédé à des tests de dépistage d'alcool et de stupéfiants qui se sont avérés négatifs.
Dans un communiqué, le parquet d'Alençon indique que onze chasseurs participaient à cette battue. Ils étaient répartis en deux groupes. Le procureur de la République précise que cette "action de chasse" se déroulait "sur plusieurs parcelles sans autorisation des propriétaires des terrains".
Confondu avec un sanglier
L'auteur présumé du tir mortel explique avoir tiré "à deux reprises en direction de deux sangliers et ne pas avoir vu la victime". Le procureur de la République, Laetitia Mirande précise que les techniciens en identification criminelle (TIC) de la gendarmerie d'Alençon ont constaté que "le corps sans vie du chasseur était traversé par une balle au niveau de l'abdomen". L'autopsie réalisée le 6 février confirme que le décès de la victime est dû à cette blessure.
L'homme suspecté d'avoir tiré a été placé en garde-à-vue dimanche en fin d'après-midi. Le Parquet annonce que "le responsable de l'action de chasse " a été à son tour placé en garde-à-vue le 6 février.
Ils sont aujourd'hui mis en examen pour "homicide involontaire lors d’une action de chasse par violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité ou de prudence". Ils font l'objet d'un contrôle judiciaire "avec notamment l’interdiction de détenir ou porter une arme".
Ce nouvel accident accable aujourd'hui la communauté des chasseurs. Un homme âgé de 44 ans avait déjà été tué lors d'une autre battue aux sangliers le 27 décembre 2023 à la Ferrières-la-Verrerie.
"On n'a pas eu d'accident de chasse pendant dix ans, et il en arrive deux en un mois et demi, c'est terrible ! " déplorait Christophe de Balorre, le président de la Fédération départementale des chasseurs de l'Orne qui par ailleurs préside le conseil départemental.
Les règles qui encadrent une battue aux sangliers sont très strictes, surtout lorsque les chasseurs tirent des balles qui peuvent parcourir plus de deux kilomètres... Christophe de Balorre l'admet : "Il y a forcément une faute quelque part. Ce n'est pas normal qu'un chasseur décède."