Trois sachets d'herbe de cannabis ont été découverts dans les compartiments d'une paire de claquettes-banane samedi à Alençon. Son propriétaire ne sera poursuivi que pour la détention de stupéfiants.
La chose divise. Certains y voient l'incarnation du mauvais goût. D'autres en ont fait l'accessoire ultime pour soigner un look faussement négligé. Et puis il ne faut pas sous-estimer l'aspect pratique de l'ustensile : la claquette-banane, c'est tout bonnement un sac-banane enroulé sur une claquette. Plus la peine de s'encombrer d'une sacoche, ou de trouver comment transporter le strict nécéssaire à défaut de poche. "Pas mal de gens cachent leur CB dans leur soutif ou contre l’élastique de son slip," relevait le magazine Madmoizelle lorsque cette improbable invention a fait son irruption sur le marché en 2018. L'inventeur, une célèbre marque de sportswear, a manifestement flairé nos besoins.
Evidemment, comme sa devancière la claquette de piscine, la claquette-banane se porte sur des chaussettes, quitte à heurter la sensibilité des plus raffinés d'entre-nous. C'est peut-être même la raison d'être de cette paire de sandales à compartiments. C'est moche mais pratique. Ça sent l'été, et c'est assez douteux pour rendre l'objet provocant : l'objet attire les regards. Parfois, c'est risqué.
"Ça sent l'été"
Samedi, en fin d'après-midi, dans les rues d'Alençon, le temps printanier invite à la décontraction. Les policiers d'Alençon contrôlent une voiture. La routine. Mais, comme ils le racontent sur leur page Facebook, une odeur reconnaissable entre mille émane de l'habitacle. Or, les agents ont "le nez fin". C'est du cannabis. Et qu'est-ce qui heurte leurs regards ? "Un jeune homme de 19 ans, pas peu fier de porter le combo « claquettes-banane/chaussettes »."
Vérifications faites, les policiers trouvent trois sachets d'herbe "dans ses magnifiques sandales". L'histoire ne dit pas ce qui les a le plus choqué, mais il n'est pas interdit de penser que certains agents regrettent de ne pouvoir verbaliser autre chose que la détention de stupéfiants. "Le "Fashion faux pas" n'est pas répréhensible (les goûts et les couleurs ne se discutent pas), mais transporter de la drogue oui !" écrit la Police avec un sourire en coin. Le jeune homme, est-il précisé, "a terminé son défilé au commissariat".