"Je me suis jeté sur elle comme un animal" Evan Jean condamné à 28 ans de prison pour le féminicide de Laura Tavares

Après trois jours de procès aux Assises de l'Orne pour le meurtre de Laura Tavares, Evan Jean a été condamné à 28 ans de réclusion, avec une peine de sûreté de 18 ans. Jeune homme portraitisé comme violent, possessif et impulsif, il avait tué son ex-compagne à coups de marteau et de couteau en janvier 2021.

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"C'est inhumain ce que j'ai fait, je suis sincèrement désolé pour la famille de la victime". C'est le seul moment où l'armure d'Evan Jean s'est fendillée durant les trois jours de son procès aux Assises de l'Orne pour le meurtre de Laura Tavares, son ex-compagne. 

Un avortement caché à l'origine du déchaînement de violence ?

Face à la Cour, il a tenté, mardi 17 septembre, d'expliquer son coup de folie. A la barre, il raconte que ce funeste 5 janvier, il se rend dans l'appartement de son ex-compagne "pour discuter", qu'elle lui confie alors avoir avorté quelques mois auparavant alors qu'elle était enceinte de lui. Une version mensongère selon les avocats de la partie civile.

Il poursuit en expliquant que la nouvelle le met hors de lui, "en colère". Evan Jean détaille ensuite sa sortie de l'appartement, puis son retour quelques instants plus tard armé d'un marteau et d'un couteau. Cette première arme, il l'aurait trouvée "dans le hall de l'immeuble". Il précise ensuite à la Cour : "Je me suis jeté sur elle comme un animal".

Il la frappe alors à la tête avec le marteau, puis lui assène un coup de couteau mortel sur la gauche du thorax. Toutefois, la Cour le met face aux contradictions de son récit. Sur les armes du crime notamment, car certains éléments et témoignages tendent à montrer que le marteau ne se trouvait pas sur place.

28 ans de prison, une peine de sûreté de 18 ans 

Un des avocats de la famille relève aussi qu'Evan Jean n'a fait mention de la dispute qui aurait provoqué son geste que très tardivement dans l'enquête. "Certains éléments chronologiques démontrent pour nous que tout ça n'est qu'invention de la part de l'accusé", commente Me Marand Gombar, ajoutant que selon lui, Evan Jean a "utilisé cet argument qui peut marquer dans un procès criminel, mais qui est manifestement un faux argument".

Pour ce féminicide, l'accusé encourait la réclusion criminelle à perpétuité, mais ce mercredi, l'avocate générale n'a requis que 30 ans de réclusion criminelle, assortie d'une peine de sûreté de 20 ans. "Laura a été victime de la barbarie, de la rage meurtrière d'Evan Jean". Elle retient aussi la préméditation de l'acte car "il s'est présenté à son domicile déjà armé, et qu'il connaissait les habitudes et les horaires de sa victime. Possessif et jaloux, il a eu jusqu'au bout la volonté de détruire Laura Tavares", conclut-elle.

Pourtant, le verdict s'avère moins lourd, puisqu'Evan Jean est condamné à 28 ans de réclusion criminelle, assortie d’une peine de sûreté d'un peu plus de 18 ans. Un suivi socio-judiciaire de 15 ans lui a été imposé tout comme une interdiction de paraître à Alençon. En outre, à sa sortie de prison, il n'aura pas le droit de détenir une arme, ni un permis de chasse durant 15 ans.

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