Sofiane Rasmouk, condamné à la perpétuité en 2017, a retenu en otage lundi pendant plusieurs heures deux surveillants de la prison de Condé-sur-Sarthe. L'homme est désormais détenu au Mans. Il a été mis en examen pour "séquestration" et "violence".
Trois jours après l'incidet qui a nouvelle fois ébranlé le centre pénitentiaire de Condés-sur-Sarthe, le procureur d'Alençon François Coudert est revenu plus en détail ce jeudi sur les circonstances de la prise en otage de deux surveillants par un détenu condamné à la perpétuité en 2017 pour viol et tentative de meurtre.
Sofiane Rasmouk, 33 ans, est aujourd'hui détenu au Mans. Il a été mis en examen, entre autres, pour "violence" et "séquestration". L'homme compte déjà 24 condamnations à son actif, dont neuf pour des faits de violences,outrages ou menaces sur des Personnes dépositaires de l'autorité publique (PDAP). Surnommé par certains journaux le "Monstre de Colombes", après avoir violemment agressé deux jeunes femmes au cours d'une même soirée en 2013, il a été qualifié par un expert de "psychopathe".
Lundi 4 octobre, l'individu, qui avait fait déjà l'objet le 24 septembre d'une note d'incident après la découverte en promenade d'une arme artisanale (sept jours seulement après son arrivée dans l''établissement), a pris en otage deux surveillants. "A l'occasion d'un mouvement depuis l'espace buanderie du couloir vers la cellule du détenu, le détenu se saisissait d'un poinçon, dont il était préalablement porteur, et intimait l'ordre aux deux surveillants qui l'accompagnaient pour réaliser ce mouvement de ne pas bouger" et "de s'agenouiller", a raconté ce jeudi le procureur d'Alençon.
Un poinçon sous la gorge
Un jeune surveillant, stagiaire en fonction depuis un mois, a été frappé "d'un violent coup de poing au niveau de l'oeil alors que celui-ci était à genou" et menotté dans le dos. La surveillante "était maintenue à distance par des gestes et paroles menaçants, notamment avec l'arme pointée en sa direction", d'après la même source. Le poinçon a été placé sous la gorge du surveillant pour intimer l'ordre à d'autres surveillants arrivant en renfort de s'éloigner.
Le détenu a aussi utilisé un gilet pare-lames et a utilisé des clés en ouvrant la cellule de deux autres détenus. "En l'état de l'enquête, ces détenus n'apparaissent pas complices, et auraient au contraire, d'après les déclarations répétées des surveillants, aidé par des soins appropriés les victimes à traverser l'épreuve en cours (...)", selon le procureur. Vers midi, le détenu a libéré la surveillante, puis peu avant 14H00, il s'est rendu au RAID, "ce qui permettait de porter secours au surveillant encore retenu".
Une cuillère transformée en arme
Au sujet de l'arme utilisée, le détenu a précisé "avoir fabriqué la veille une arme artisanale à partir d'une cuillère fournie par l'administration à chaque détenu", avec une lame "très effilée" de 6,5 cm. Le preneur d'otages, Sofiane Rasmouk, 33 ans, voulait par cette action obtenir une révision de sa peine. Pour les faits survenus au sein de la prison de Condé-sur-Sarthe, le détenus encorut jusqu'à 20 ans de prison.
Au lendemain de la prise d'otage, le personnel de l'établissement a débrayé pour réclamer des meusres d'urgence. Depuis son ouverture en 2013, la vie du centre pénitentiaire de Condé-sur-Srathe a été émaillée de nombreux incidents violents, et ce dès les premiers mois de son fonctionnement. Le plus grave s'est déroulé en mars 2019. Un détenu radicalisé avait poignardé deux surveillants avant de se retrancher avec sa compagne dans l'unité familiale. Le RAID avait dû intervenir et donner l'assaut.La Directrice Interrégionale des services pénitentiaires Grand-Ouest est attendue à Condé-sur-SArthe ce vendredi 8 octobre.