La vigilance sécheresse s'étend en Normandie alors que la saison estivale ne débutera que dans trois mois. Dans l'Orne, c'est le niveau des nappes phréatiques qui suscite de l'inquiétude.
Après un été 2022 particulièrement sec, la prochaine saison estivale s'annonce encore plus tendue. Du moins, elle suscite de vives inquiétudes et ce à peine le printemps entamé. Car en ce tout début du mois d'avril, c'est un troisième département normand qui est placé en vigilance sécheresse. Après l'Eure et le Calvados, l'Orne doit à son tour faire attention à sa ressource en eau.
En surface tout va relativement bien. Les pluies du mois de mars ont permis de revenir sur le semestre à un niveau pluviométrique normal. Ce qui n'était pas arrivé depuis septembre dernier. Cela se ressent sur la plupart des cours d'eau du département (à l’exception des zones "Dive, Vie" et "Risle, Charentonne, Guiel) qui ont retrouvé un débit normal.
"Une situation plus dégradée que l'an dernier"
La situation en revanche est jugée "préoccupante" en sous-sol. Les conséquences de l'été 2022 se font encore sentir sur les nappes phréatiques. "Les dernières données disponibles font apparaître un état de tension sur les ressources souterraines qui se situent à des niveaux entre bas et très bas, notamment à l'est et au sud-ouest du département", indique la préfecture après la réunion du comité de gestion de la ressource en eau. "Notre département aborde ainsi la prochaine saison estivale dans une situation plus
dégradée que l’an dernier, avec des risques de sécheresse importants."
Le préfet a donc décidé de place l'Orne en vigilance sécheresse, soit le premier niveau d'alerte (sur quatre). Celui-ci n'implique aucune restriction de l'usage de l'eau, seulement des recommandations.
Trois mois d'avance
Les premières restrictions interviennent à partir du second niveau dit d' "alerte". Les prélèvements à des fins agricoles sont alors réduits (moins de 50% ou interdiction jusqu'à trois jours par semaine). Le lavage de voitures et l'arrosage des jardins et espaces verts est alors interdit à certaines heures. Ces mesures sont renforcées au troisième niveau dit "alerte renforcée". Enfin, le quatrième et dernier niveau dit de "crise" impose un arrêt des prélèvements non-prioritaires, y compris à des fins agricoles. Sont considérés comme usages prioritaires : la santé, la salubrité, l'eau potable et la sécurité civile.
En 2022, la vigilance sécheresse avait été déclenchée dans l'Orne au début du mois de juillet. Elle intervient cette année trois mois plus tôt.