En 2022, le Calvados avait été placé en vigilance sécheresse à la fin du mois de mai. Compte tenu des faibles précipitations hivernales, le préfet prend en 2023 cette mesure dès le mois de mars.
Ironie de l'histoire, c'est lors de la journée mondiale de l'eau, ce mercredi 22 mars, que le département du Calvados a été placé en vigilance sécheresse. Les années passent et la situation s'aggrave. L'an dernier, cette mesure avait déjà été prise avec un peu d'avance sur le calendrier habituel, dès la fin du mois de mai.
Le comité de gestion de la ressource en eau, regroupant les services de l’État et les acteurs concernés par la sécheresse (élus, gestionnaires de l’eau, chambres d’agriculture, de l’industrie, de l’artisanat, association de consommateurs), s'est réuni ce mercredi, sans attendre l'avancée du printemps, pour faire le point sur la situation dans le Calvados, compte tenu de plusieurs signaux alarmants. Si l'automne a été plutôt "équilibré" en termes de précipitations, l'hiver a ravivé les inquiétudes : pas moins de 40 jours sans pluie ont été recensés sur les mois de janvier-février.
Les conséquences de ces faibles précipitations sont d'ores et déjà visibles sur les cours d'eau et les nappes phréatiques. "Dans plusieurs points du département, une forte baisse des débits moyens mensuels de cours d’eau est observée en comparaison à la même période de 2022 (baisse pouvant atteindre localement 50%)", indique ainsi la préfecture du Calvados, "6 nappes sur 10 présentent un niveau de remplissage inférieur comparé à la même période en 2022. Près de 50 % de ces aquifères suivis présentent un niveau caractérisé de bas."
Pas de restrictions pour le moment
Suite à ce diagnostic inquiétant, la préfecture du Calvados a décidé de placer dès à présent le département en vigilance sécheresse, soit le premier niveau d'alerte (sur quatre). Celui-ci n'implique aucune restriction de l'usage de l'eau, seulement des recommandations. La population, les collectivités et les entreprises sont ainsi invitées à :
- réduire les consommations d'eau domestiques
- limiter l’arrosage des pelouses, des espaces verts publics et privés, des jardins, des stades, le lavage des voiries, des terrains de golf, des pistes hippiques
- limiter le nettoyage des bâtiments, hangars et locaux de stockage
- anticiper dans la mesure du possible les travaux consommateurs d'eau, les travaux en rivière, les manœuvres des ouvrages hydrauliques, les vidanges de plans d’eau et la mise en service de nouveaux forages, pompages et retenues d’eau destinés à d’autres usages que l’alimentation en eau potable
- privilégier la réutilisation des eaux de pluie plutôt que l’utilisation du réseau public d’eau potable ;
- limiter la fréquence de lavage des véhicules
Les premières restrictions interviennent à partir du second niveau dit d' "alerte". Les prélèvements à des fins agricoles sont alors réduits (moins de 50% ou interdiction jusqu'à trois jours par semaine). Le lavage de voitures et l'arrosage des jardins et espaces verts est alors interdit à certaines heures. Ces mesures sont renforcées au troisième niveau dit "alerte renforcée". Enfin, le quatrième et dernier niveau dit de "crise" impose un arrêt des prélèvements non-prioritaires, y compris à des fins agricoles. Sont considérés comme usages prioritaires : la santé, la salubrité, l'eau potable et la sécurité civile.
Dans le Calvados, les premières restrictions avaient été instaurées en 2022 à la mi-juillet, sur le bassin versant de la Vire.