Après avoir tiré la sonnette d'alarme au début du mois, la préfecture du Calvados a pris un arrêté pour placer le département en vigilance sécheresse. Un premier niveau d'alerte sur quatre qui n'implique pas de restriction.
C'est un record inquiétant qui vient d'être battu en France. Selon Météo-France, les températures ont dépassé les normales saisonnières (plus de 3 degrés) durant 38 jours d'affilée. Le précédent record datait de 2020 (37 jours). Le prévisionniste national s'attend à ce que mai 2022 devienne le mois de mai le plus chaud depuis l'après-guerre, détrônant ainsi le record de 2011, qui avait enregistré une anomalie de +1,85°C. Ces fortes chaleurs inquiètent d'autant plus que la situation hydrologique est loin d'être satisfaisante et laisse craindre des situations de sécheresse dans les semaines à venir. Selon la carte publiée en milieu de semaine par le ministère de la transition écologique, 22 départements font face à un niveau de risque "très probable" d'ici la fin de l'été.
Début mai, la préfecture du Calvados tirait déjà la sonnette d'alarme et appelait les habitants du département à un usage prudent de l'eau, face à un bilan pluviométrique déficitaire depuis le mois de février. Trois semaines plus tard, la situation continue de se dégrader. "Des niveaux "modérément bas" et "bas" (des nappes phréatiques) sont régulièrement constatés, principalement au nord-ouest et au nord-est du département. Ainsi, sept stations piézométriques de référence sur dix ont déjà dépassé le seuil de vigilance sécheresse", indique le représentant de l'Etat, qui a pris ce vendredi 20 mai un arrêté pour placer le Calvados en vigilance sécheresse.
Un premier niveau d'alerte
Concrètement, cet arrête n'implique aucune restriction de l'usage de l'eau dans le département mais renforce et formalise les recommandations formulées par le préfet au début du mois de mai. Il constitue le premier niveau d'alerte de la population.
Les premières restrictions interviennent à partir du second niveau dit d' "alerte". Les prélèvements à des fins agricoles sont alors réduits (moins de 50% ou interdiction jusqu'à trois jours par semaine). Le lavage de voitures et l'arrosage des jardins et espaces verts est alors interdit à certaines heures. Ces mesures sont renforcées au troisième niveau dit "alerte renforcée". Enfin, le quatrième et dernier niveau dit de "crise" impose un arrêt des prélèvements non-prioritaires, y compris à des fins agricoles. Sont considérés comme usages prioritaires : la santé, la salubrité, l'eau potable et la sécurité civile.
Ces arrêtés "sécheresse" pris par les préfets ne peuvent être prescrits que pour une durée déterminée et pour un périmètre clairement délimité. Ils s'appuient sur des seuils définis au niveau local (et non sur un barème national).