Ce jeudi 30 mars 2023, Emmanuel Macron a annoncé « un plan de sobriété sur l’eau » qui sera mis en place d’ici à cet été. Chaque secteur sera concerné par une responsabilisation de sa consommation d’eau. Dans l’Eure, le préfet vient de publier un arrêté de vigilance sécheresse. Pour le moment, aucune restriction n’est imposée mais l’état des nappes phréatiques est surveillé de près.
On le sait, l’hiver 2023 a été trop pauvre en eau. Résultats les nappes phréatiques sont à des niveaux très bas pour cette période de l’année. Malgré les pluies tombées au mois de mars, le compte n’y sera pas pour cet été. Emmanuel Macron, qui redoute des "situations de grand stress à l'été prochain" dans certaines communes, a annoncé ce jeudi qu'"un plan de sobriété sur l'eau" serait demandé "à chaque secteur" d'"ici à l'été".
Citant "l'énergie, l'industrie, le tourisme, les loisirs, l'agriculture", le chef de l'Etat a appelé à la responsabilisation de chacun. Il a également annoncé la mise en place d'un "EcoWatt de l'eau" sur le modèle de l'instrument mis en place pour réduire la consommation d'électricité pendant l'hiver.
Vigilance sécheresse dans l’Eure
Au niveau local, les Directions régionales de l'environnement, de l'aménagement et du logement (Dreal) analysent les données de 1 040 stations de mesure postées aux abords des rivières ou fleuves. "La situation est actuellement particulièrement surveillée sur les secteurs de l’Eure aval, de l’Avre moyen et de l’Avre aval pour lesquels les niveaux des nappes sont particulièrement bas pour la saison" précise l’arrêté du préfet de l’Eure. Pour l’instant, la situation de vigilance ne s’accompagne pas de mesures de restrictions mais elles pourraient être mises en place en avril sur les secteurs cités ci-dessus.
Comment surveiller le niveau des nappes phréatiques ?
Les nappes phréatiques sont de gigantesques réservoirs naturels d'où provient près des deux tiers de l'eau que nous consommons. Le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) dispose d'environ 1 600 points de mesures pour surveiller heure par heure le niveau de ces nappes. En janvier 2023, 60% des points de mesure ont enregistré des niveaux en-dessous des normales. Le site Info-secheresse.fr, développé par la start-up, Imageau, permet de connaître en détail le niveau des nappes.
Même si le mois de mars a été pluvieux, les réserves ne vont toutefois pas être suffisantes dans notre région : "Dès que les ruissellements vont s’arrêter, on va avoir les niveaux qui vont rebaisser, notamment dans le sud-est de l’Orne et de l'Eure où la situation est un peu la plus tendue." précise Frédéric Gresselin, hydrogéoloque à la DREAL Normandie.
Le site Propluvia propose une carte de France où vous pouvez consulter les arrêtés de restrictions en vigueur, ainsi que les zones précises concernées dans votre région.
Quelles seront les restrictions d’eau si les nappes sont trop basses ?
Chaque département réunit des comités "ressource en eau" (CRE), rassemblant des représentants des usagers de l'eau : syndicats, agriculteurs, associations. Si l'état de la ressource en eau dans un département est inquiétant et si certains seuils sont dépassés, le préfet peut prendre un arrêté restreignant l'usage de l'eau. Décidés sur un périmètre précis et pour une durée déterminée, ces arrêtés ont différents degrés de gravité.
- Le niveau 1, dit "de vigilance", ne consiste qu'en une incitation à économiser l'eau.
- Les niveaux 2 et niveau 3 impliquent, eux, des restrictions de prélèvements d'eau, concernant des usages agricoles ou domestiques (arrosage de jardin, lavage de voiture, etc.), les vidanges de piscines, ou le nettoyage des façades, toitures, ou trottoirs.
- Le niveau 4 (le plus élevé) interdit tout prélèvement en eau non prioritaire (hors santé, sécurité civile, eau potable, salubrité).
Le détail des restrictions par niveau d'alerte est résumé par le gouvernement sur le site du ministère de la Transition écologique. En cas de non-respect des restrictions, des amendes allant de 135 à 1500 euros pour être appliquées.