Le fabriquant de maquettes et de jouet avait été repris en 2016 par la société Maped, spécialisée dans les fournitures scolaires. Cette dernière a récemment annoncé le licenciement de 22 des 25 salariés du site ornais.
"Il y a 18 mois, on était hyper heureux, tous, de voir cette reprise d'Heller-Joustra par Maped parce que c'était une entreprise familiale", se souvient Daniel Delauney, le premier vice président d'Argentan Intercom. Le fabriquant de jouets et de maquettes, déjà menacé de disparition en 2006, avait été sauvé 10 ans plus tard par l'entreprise savoyarde, l'un des poids-lourds du secteur des fournitures scolaires, qui souhaitait alors se diversifier. Seuls 30 des 45 salariés avaient alors conservé leur poste mais les premiers mois suivant le rachat s'étaient montrés encourageants pour l'avenir.
Mais en ce printemps 2018, c'est la douche froide. Ce mardi 1er mai, jour de la fête du travail, les salariés d'Heller-Joustra ont manifesté pour défendre leurs emplois. Car Maped a annoncé quelques jours auparavant que 22 des 25 personnels du site de Trun allaient être licenciés. Le fabriquant de fournitures scolaires, qui a investi 4,5 millions d'euros dans l'Orne, indique que l'usine a accusé l'an dernier une perte de 1,7 millions d'euros, comme le rapportent nos confrères de France Bleu.
Le propriétaire d'Heller-Joustra a donc décidé de changer de stratégie. La production de jouets devrait être délocalisée à l'étranger (la Chine est évoquée). Ne resteraient à Trun que les maquettes. Mais la survie du site ornais est loin d'être assurée. "Je veux encore qu'on négocie avec la famille Lacroix, les propriétaires de Maped, je ne sais pas jusqu'où on peut aller mais il faut qu'on continue à négocier", déclare le premier vice président d'Argentan Intercom, également ancien salarié d'Heller, une entreprise installée à Trun depuis 1963.
Reportage de Sabine Daniel et Nicolas Corbard
Intervenants:
Daniel Delauney, 1er vice président d'Argentan Intercom
Sophie Maillard, déléguée du personnel