Coronavirus : un éleveur de vison français inquiet, il faudrait aussi s'intéresser aux furets domestiques

Le seul éleveur de visons en Normandie, l'un des quatre derniers en France, s'inquiète de voir les suspicions se concentrer sur le vison alors que celui-ci a un cousin, le furet, présent dans de nombreux foyers comme animal dosmestique.

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Les premières alertes sont arrivées en France cet été. Au Pays-Bas, des élevages de visons infectés par la Covid-19 ont déjà été abattus, plusieurs milliers de visons ont été concernés et ce, bien avant le Danemark.  Une alerte qui a conduit la France à prévenir les 4 derniers élevages français, d'une possible transmission du virus aux visons.

Aujourd'hui, c'est le Danemark qui porte donc la question sur la place publique : ce grand pionnier dans l'élevage de visons, constate une mutation du Covid-19 qui l'oblige à l'abattage de millions de visons. 
        
Premier producteur mondial, le Danemark va abattre ces prochains jours la totalité de la quinzaine de millions de visons élevés sur son territoire à cause d'une mutation du Covid-19 déjà transmise chez lui à 12 personnes, ce qui menacerait l'efficacité d'un futur vaccin pour l'homme. "Le virus muté via les visons peut créer le risque que le futur vaccin ne fonctionne pas comme il le doit", a affirmé la Première ministre Mette Frederiksen lors d'une conférence de presse avec les responsables sanitaires danois, jugeant "nécessaire d'abattre tous les visons", soit 15 à 17 millions de bêtes à fourrures.
  
En France, seuls 4 élevages de visons sont encore en activité sur le territoire. L'un d'entre eux est dans l'Orne. 

Des élevages ont été touchés en grand nombre au Danemark ou au Pays-Bas et en Espagne mais nous, nous sommes 4 et très éparpillés sur le territoire. J'espère que ça nous protège mais je n'ai aucune garantie de rien.

Alain Desvaux, éleveur de visons dans l'Orne

"On nous a prévenu en juillet et puis... rien"

"C'est étonnant de voir çà dans un pays comme le Danemark où ce type d'élevage est culturel." Ce vendredi 6 novembre, Alain Desvaux, le dernier éleveur de visons en Normandie, affirme qu'il n'a constaté, chez lui, aucun cas de coronavirus dans son cheptel. Cependant aucun test n'a été mené par les autorités. "On nous a prévenu en juillet de l'alerte des pays-Bas et puis plus rien. Je n'ai vu, depuis, personne sur l'exploitation à ce sujet."

La campagne d'abattage annuel des animaux pour leur fourrure commence traditionnellement avant l'hiver.
"Ici, c'est le 16 novembre. Les services vétérinaires seront là normalement pour tester les animaux morts. J'espère qu'ils ne trouveront rien mais ce sera concluant sur l'état sanitaire chez nous"

Aux Rives d'Andaine dans l'Orne, où se trouve sa ferme, 10 000 visons seront tués ces prochaines semaines pour l'activité ordinaire. "Chaque année, je garde après sélection, 1500 mères et 600 mâles, tous destinés à la reproduction." 
 

"On parle du vison mais je me demande pourquoi il n'y a pas de tests sur les furets ?"

Alors qu'en septembre dernier, un grand coup d'arrêt a été porté, en France, sur l'élevage de visons, Alain Desvaux ne peut s'empêcher de s'interroger sur le ciblage dont fait l'objet sa filière, autorisée à exploiter jusqu'en 2025.
 
Le vison a dans sa famille bien des cousins-cousines en Europe, qui de la fouine, de la martre, de l'hermine ou la belette est si reconnaissable ? Le vison et le putois se ressemblent à s'y méprendre. 

Et pourtant on ne parle, c'est vrai que du risque potentiel du vison et de l'abattage systématique de l'animal. "C'est ce qui m'inquiète. On dirait que ça tombe à pic au moment où notre activité est vivement critiquée."

Je ne suis pas scientifique mais leur avis m'interesse. On s'interroge sur le vison et la Covid, pourquoi pas. Mais ne devrait-on pas se poser la question aussi pour le furet ? On ne parle pas de ces miliers d'animaux chez les particuliers ?

Alain Desvaux, éleveur de visons


La question est posée. Mais impossible de trouver la réponse. Y a t-il une même mutation possible du virus via le furet ? Les études sont-elles en cours ? On peut l'imaginer, depuis le printemps des centaines de tests ont permis de détecter des animaux domestiques, chiens ou chats positifs. On parle à chaque fois d'animaux qui ont été malades quelques jours et isolés qui ne sont plus par la suite "porteurs."

Des scientifiques rassurants : une mutation est normale

La mutation d'un virus est normale, et une mutation ne veut pas pour autant dire qu'il se comportera différemment, selon les scientifiques, raporte l'AFP (Agence France Presse). De plus, déterminer les conséquences concrètes d'une mutation est complexe.
Mais si cette mutation-ci ne s'est pas traduite par des effets plus graves chez l'homme, les autorités danoises estiment qu'elle se caractérise par une moindre efficacité des anticorps humains, ce qui menace la mise au point d'un vaccin contre la Covid-19. Le vaccin tant attendu par des millions de personnes. 
    
 
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