Beaucoup de parents et leurs enfants ont visité, ce samedi 27 janvier 2024, le lycée agricole de Sées, dans l'Orne, à l'occasion de journées portes ouvertes. Malgré la crise qui secoue la profession, les jeunes ressentent encore la passion de la terre et de l'élevage.
Leurs aînés se mobilisent depuis des jours, sur les routes ou devant les grandes surfaces, pour la survie de leur métier. La crise qui secoue le monde agricole, ne semble pas décourager les vocations.
Les journées portes ouvertes, organisées ce samedi 27 janvier 2024, par le lycée agricole de Sées, dans l'Orne, ont démontré, que malgré les temps difficiles, les jeunes éprouvent encore la passion de la terre et l'élevage.
Beaucoup de parents ont accompagné leurs enfants, collégiens, ce samedi dans le vaste domaine du lycée. Magali est venue avec son fils, Mathis, 14 ans visiter les installations. Une évidence pour cette maman devant la "passion" manifestée par son fils pour le métier d'agriculteur.
Dès qu'il est dans une ferme, il a les yeux qui pétillent.
Magali, la maman de Mathis
"Quand il était petit, il parlait déjà de tracteur et de vache" rappelle Magali, la maman de Mathis. "C'est une vocation comme une autre, cela ne me choque pas. L'essentiel, c'est qu'il s'épanouisse et soit heureux". Pourtant, la famille de Mathis, qui vit à Argentan (61), n'est absolument pas dans le métier.
Mathis, 14 ans, a les yeux qui brillent, lors de la visite du lycée agricole. "C'est un métier qui me plaît, depuis toujours. J'aime l'élevage, depuis que je suis petit, je me promène de ferme en ferme, chez ma nourrice ou chez des amis" raconte le collégien. "Je veux avoir mon exploitation et faire de l'élevage laitier et des céréales" poursuit-il.
Je suis conscient que le métier est dur, mais cela m'intéresse.
Mathis, collégien
Une vocation à toute épreuve
La crise qui secoue le monde agricole depuis plusieurs jours est sur toutes les lèvres, dans le lycée de Sées (61). Parents, enfants et personnels suivent avec attention la situation. "On lui a expliqué que c'était un métier très dur, avec beaucoup de contraintes" témoigne Magali, la maman de Mathis. "C'est sa vie, le choix lui appartient. Ce qui se passe en ce moment suscite des discussions à table et c'est intéressant de voir l'évolution dans sa tête. Tout cela alimente sa réflexion, mais ne remet pas en cause sa motivation".
La difficulté de vivre dignement de son métier, les charges de plus en plus lourdes, les complications administratives avec les multiples normes, tout cela n'entame pas la motivation de Mathis. "Je me dis que si on est plus nombreux à faire ce métier, c'est mieux pour défendre la profession" ajoute avec le regard sérieux, le jeune adolescent.
Des lycéens en plus grand nombre
Ces cinq dernières années, le nombre d'élèves a augmenté dans le lycée agricole de Sées (61). Celui concernant les apprentis a doublé sur la même période.
"Évidemment que la crise actuelle fait débat chez les parents et les jeunes". Thierry Bizeul, le proviseur du lycée agricole de Sées (61), n'est pas inquiet pour la crise des vocations. "Pour le moment, il n'y a pas d'impact sur le nombre de jeunes intéressés par les métiers de l'agriculture. C'est à plus long terme qu'il faut s'interroger.
Il faut que le gouvernement réponde aux attentes de la profession.
Thierry Bizeul, proviseur du lycée agricole de Sées
Depuis un demi-siècle, le lycée agricole de Sées (61), campus Terre et Avenir, forme les jeunes qui souhaitent avoir un métier en lien avec l'agriculture, le cheval, la nature ou les services à la personne.