Après la grande manifestation du 19 septembre, l'avenir de l'hôpital ornais suscite toujours de l'inquiétude. Aucune garantie n'a été apportée par l'Agence régionale de Santé pour le maintien des services menacés, et notamment de la maternité.
Le 19 septembre dernier, ce sont près de 5000 personnes qui s'étaient rassemblées dans les rues de l'Aigle, une ville de 8000 habitants, pour défendre l'avenir de l'hôpital de la ville. Quelques semaines plus tôt, au coeur de l'été, l'Agence Régionale de Santé avait ordonné à l'établissement de cesser les actes de chirurgie ambulatoire. En ce début du mois d'octobre, l'inquiétude demeure dans l'Orne. Au vu de certaines discussions, c'est désormais la maternité qui serait menacée.
Le deputé-maire de l'Aigle, Véronique Louwagie, a réclamé au ministère de la santé des éclaircissements ainsi qu'une mission d'appui, dans les plus brefs délais. "Nous devons prendre en compte un certain nombre de difficultés qui existe au niveau du centre hospitalier de l'Aigle: la démographie médicale puisqu'on nous manquons d'un certain nombre de médecins au niveau des postes permanents comme les anesthésistes, les départs à la retraite mais aussi des soucis d'ordre financier".
L'exemple de Falaise est dans toutes les têtes: cette ville du Calvados a vu sa maternité fermée. Les mamans doivent désormais se rendre à Argentan pour accoucher. L'Agence Régionale de Santé réfléchit à un nouveau schéma territorial. Pour Philippe Leseigneur, chef de service gynécologie-obstétrique de l'Aigle, l'établissement ne doit pas être privé de ses services d'urgence, compte tenu de son isolement géographique. "Il y aura des accidents qui ne concerneront pas que la maternité", prévient-il.
Reportage de Damien Mignau et Nicolas Corbard
Intervenants:
- Florence Beauvillier, sage-femme
- Véronique Louwagie, députée (LR) et Présidente du Conseil de Surveillance de l'hôpital
- Philippe Leseigneur, chef de service gynécologie-obstétrique