En ce début juillet, la météo est bien maussade. Plus largement, la pluie et le ciel gris accompagnent les Français depuis l'automne dernier. Si bien qu'un maire a décidé d'agir, en publiant un arrêté "pour que la pluie cesse et qu'un soleil éclatant la remplace".
La matinée était pluvieuse sur Coulonces ce mardi 9 juillet. Enfermé dans sa maison, voyant le déluge s'abattre de l'autre côté de la fenêtre, Daniel Marriere désespère. "Quand il pleut et que vous êtes coincés chez vous, vous pensez à plein de choses. Je me suis rappelé qu'un maire avait publié un arrêté contre le mauvais temps il y a quelques mois. Ce matin, alors qu'il pleuvait des cordes, je me suis dit que c'était le bon moment pour le faire. Au moins ça va donner un peu de sourires par un temps pluvieux. ".
"Il est prescrit une température de 30 à 35° dans la journée"
Le maire de la petite commune ornaise prend alors la plume, et rédige un arrêté "pour du beau temps", en bonne et due forme : "considérant que les vacances doivent être ensoleillées (...) que la quantité de pluie est arrivée à son maximum pour notre commune".
Il prescrit donc que le beau temps revienne de la mi-juillet au mois d'octobre, avec "une température de 30 à 35° dans la journée, avec des nuits ne dépassant pas 20°". Dans son écrit, Daniel Marriere prend bien soin de protéger les anciens du village : "Surtout pas de canicule ! On est une petite commune, je ne voudrais pas perdre des gens", plaisante-t-il. Il invoque aussi l'au-delà, sommant "les recteurs des paroisses" d'entamer des prières afin de rétablir une météo estivale normale.
Ca n'a qu'une valeur papier, ça ne passe pas en Préfecture. Mais si jamais ça devient vrai, je change de métier et je deviens voyant.
Daniel Marière, maire de Coulonces (61)
Du soleil pour la Saint-Paterne
Dans sa plaisanterie, qui fait bien rire ses administrés, l'édile a tout de même pris soin de se référer à de vrais textes de loi. Ainsi, l'article L. 2212-2 du code des collectivités territoriale traite des "gênes excédant les inconvénients normaux de la vie en société". "Depuis l'année dernière, on n'a pas eu huit jours avec du soleil en continu. C'est quand même assez bizarre cette année, ça a une incidence sur le mental des gens, ils ne sont pas enclins à faire la fête". Imparable, la justification se tient.
En prenant cet arrêté dès début juillet, Daniel Marriere espère surtout un grand ciel bleu pour la fête du village, mi-septembre. "On célèbre la Saint-Paterne, c'est une des dernières fêtes patronales qui existent. Pour l'occasion, on vend des bourdins (gâteaux normands à base de pommes), on épluche jusqu'à 700 kg de pommes". Et généralement, il fait bon à cette date-là. À bon entendeur...