Une récolte de poires catastrophique dans le Domfrontais : les bouteilles de poiré se feront rares en 2022...

Le gel du printemps a durement sévi dans les poiraies. "Voilà un arbre qui devrait m'en donner 500 kilos. Si j'ai un demi seau, ce sera déjà pas mal", se désole un producteur qui estime sa production de poires à "10 % d'une année normale".

Le ramassage se termine, chez les voisins. Une fois n'est pas coutume, Jérôme Forget a fait appel aux agriculteurs alentours afin de compléter sa récolte. "On achète des poires à des gars qui ont des arbres isolés dans les champs". En temps normal, ces poires tombent dans l'herbe grasse et elles sont mangées par les vaches. La pénurie est telle cette année que Jérôme Forget s'est résolu à les acheter "pour limiter la casse".

Ce producteur de poiré installé à Trochamp exploite pourtant un des plus beaux vergers du secteurs, riche de près d'un millier d'arbres. Au mois d'avril, la floraison était déjà bien avancée quand le gel a frappé. La récolte a été littéralement anéantie.

 

Certains arbres donnent. D'autres n'ont aucun fruit. Le gel a grillé toute la partie basse des poiriers. Parfois, il reste quelques poires sur des branches en hauteur.

Jérôme Forget, producteur de poiré à Torchamp (Orne)

Les producteurs du fameux "Poiré Domfront" savaient depuis le printemps la récolte compromise, mais ils n'imaginaient pas qu'elle serait aussi chiche. À Saint-Fraimbault, Stéphane Leroyer médite à l'ombre d'un poirier plus que centenaire. "Voilà un arbre qui donne 500 kilos de fruits d'habitude. Là, si je ramasse un demi seau, ce sera déjà pas mal".

La poire se conserve mal : il faut la presser sans tarder. Il est déjà possible d'apprécier les conséquences du gel sur la production de poiré. Chez Stéphane Leroyer, la plupart des cuves sont quasi vides. "Elles devraient être pleines. J'ai 10 à 15 % de la production habituelle". En temps normal, la maison sort 50 000 bouteilles de poiré chaque année. "Si on fait 7 à 8 000 bouteilles, ce sera déjà bien"...

Dans les cuves, les jus travaillent. La mise en bouteille n'interviendra pas avant le mois de février. Ensuite, il faut accorder le temps nécessaire à "la prise de mousse naturelle" qu'impose l'appellation. La commercialisation ce ces bouteilles commence au mois de juin. Pour tenir jusque là, les producteurs s'appuient sur la production de l'année précédente. Chacun s'attend donc à un trou en 2022 : les bouteilles de poiré viendront à manquer...

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