Samedi soir, le jury a décerné le prix le plus prestigieux du festival au film "99 Homes" de Ramin Bahrani. Malgré cette belle publicité, son distributeur français a choisi de ne pas le projeter dans les salles de cinéma françaises.
Interrogé sur le développement des sorties des film en ligne, sans passer par la case cinéma, le réalisateur Michael Bay avait fait part de sa tristesse quant à cette évolution de la distribution: "Le cinéma c'est le grand écran. C'est triste de voir des gamins regarder des films sur leur smartphone. On perd plein de choses, de détails sur un petit écran. De plus, le cinéma c'est aussi une expérience collective. Un film doit être vu dans une salle de cinéma". Le distributeur français du Grand Prix de Deauville en semble pas partager ce point de vue.
Samedi soir, le jury du festival du cinéma américain a attribué la plus haute distinction au film "99 Homes" de Ramin Bahrani, un long-métrage qui avait déjà fait le tour de plusieurs festivals et avait emballé le public deauvillais. En tête d'affiche, Andrew Garfield et Michael Shannon, deux acteurs qui, sans être des superstars, ne sont pas de parfaits inconnus pour le grand public (et encore moins pour les cinéphiles). Un film au réel potentiel commercial donc.
Son distributeur français Wild Bunch a pourtant décidé de faire l'impasse sur une sortie dans les salles françaises pour privilégier une sortie sur les services de vidéo à la demande. Dans un communiqué diffusé une heure après l'annonce du palmarès, la société de distribution annonçait sa décision et la justifiait de la façon suivante: "Avec la formidable croissance et la facilité d’accès de la vidéo à la demande, et face à l’encombrement des salles, WILD BUNCH souhaite ainsi amener le film au plus large public possible". En 2014, Wild Bunch avait déjà choisi ce mode de diffusion pour le film "Welcome to New-York" d'Abel Ferrara inspiré de l'affaire DSK.