Patrick Henry fixé le 31 mars sur sa demande de liberté conditionnelle

Patrick Henry, condamné en 1977 à la réclusion à perpétuité pour le meurtre d'un enfant, saura le 31 mars si la cour d'appel de Paris lui accorde le bénéfice de la liberté conditionnelle, a indiqué jeudi son avocate.

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"La cour a mis en délibéré au 31 mars. C'est un signe du destin car c'est la date d'anniversaire de mon client", a déclaré Me Carine Delaby-Faure, avocate du détenu de 62 ans, dont près de 40 années en prison, au terme de deux bonnes heures d'audience.
Patrick Henry, qui fut un symbole de la lutte pour l'abolition de la peine de mort, avait obtenu de quitter son centre de détention de Melun et est arrivé sous escorte vers 13h45, le regard triste, jean et pull bleu clair, pour assister à l'audience à huis clos. Son conseil, qui a trouvé la cour "assez réservée" et "pressante" dans ses questions, a décrit une audience "rude et longue". Les magistrats doivent décider si le détenu, retourné derrière les barreaux en 2002 après l'échec de sa réinsertion, peut obtenir une nouvelle chance. Le 7 janvier, le tribunal d'applications des peines à Melun lui avait accordé cette libération conditionnelle soumise à la réussite d'un parcours de probation.
Mais le parquet avait aussitôt fait appel, jugeant le projet "pas assez encadrant". Cette probation consiste en plusieurs permissions de sortie sur trois mois, puis un régime de semi-liberté dans un centre de Lille pendant six mois, et enfin huit mois de port du bracelet électronique. Au terme de cette période de probation, Patrick Henry "sera encore suivi pendant sept années", avait déclaré Me Delaby-Faure avant l'audience. "Il n'y a donc pas plus cadrant; plus cadrant, c'est la prison", avait-elle ajouté. L'avocate lilloise a donc défendu la décision du tribunal de première instance qui "n'avait pas traité Patrick Henry comme un symbole, qui lui colle à la peau, mais comme un homme détenu depuis 40 ans qui présente les conditions nécessaires pour obtenir désormais sa libération".
Elle s'est appuyée sur le succès, aux dire de ses médecins, de la psychothérapie suivie pendant six ans par son client après sa récidive. Patrick Henry, condamné à la réclusion à perpétuité en 1977 pour le meurtre de Philippe Bertrand, un enfant de sept ans, avait échappé de justesse à la peine de mort, grâce notamment à la plaidoirie de son avocat Robert Badinter. Il avait obtenu la liberté conditionnelle après 25 ans de prison, sortant en mai 2001 sous les feux des médias.
Devenu un visage de la réinsertion, il avait cassé cette image par un vol à l'étalage en juin 2002. Puis son arrestation en Espagne en octobre de la même année, en possession de près de 10 kg de cannabis, l'avait ramené en prison.


 

L'échec de la réinsertion de Patrick Henry dans le Calvados

Après avoir passé 25 ans de détention à Caen. Le 26 avril 2001, la juridiction régionale de libération conditionnelle (JRLC) de Basse-Normandie accepte la demande de liberté conditionnelle de Patrick Henry. Le 15 mai 2001, il sort de prison. Il est embauché par la maison d'édition de Charles Corlet, basée à Condé-sur-Noireau. En 2002, il commet un vol à l'étalage dans un magasin de bricolage de Caen. Il est condamné à payer une amende de 2000 euros. 
Dans la nuit du 5 au 6 octobre 2002, il est interpellé près de valence en possession de 9,77 kilos de haschich. Il sera ensuite incarcéré à Melun pendant plus de dix ans.
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