Comment continuer à assurer notre mission de service public de vous informer sur cette crise sanitaire inédite, tout en préservant la santé de nos salariés et en veillant bien à ne pas participer à la propagation du coronavirus ? Ou comment les rédactions de France 3 ont dû, elles aussi, s'adapter.
Depuis le début de la crise sanitaire du Coronavirus, l'ensemble des rédactions de France 3 continue à vous informer, à décrypter la situation, à répondre à vos questions. À travers ses rendez-vous d'information à la télévision mais aussi, bien sûr, sur Internet.Il y avait une évidence : il fallait absolument maintenir les rendez-vous de l’information régionale, dans ses créneaux du 12/13 et du 19/20.
Sophie Guillin, directrice de l'information du Réseau France 3
Informer est un droit. C'est pour nous un devoir. Car faisant partie de notre mission de service public.
Mais vous informer et vous donner la parole alors qu'on se doit de respecter des mesures barrières parmi lesquelles la distanciation ou plus largement le confinement n'est pas chose aisée. Surtout pour un média de... proximité. Nous avons donc dû changer nos méthodes de travail, avec chaque jour son lot de nouvelles mesures, d'expérimentations, de nouveaux outils à adopter, de procédures à mettre en place... Un sacré défi.
Priorité santé et sécurité
Protéger les salariés, leurs proches et ne pas participer à la propagation du virus Covid-19 : c'est une des consignes données il y a plusieurs semaines maintenant par la Présidente du groupe France Télévisions, Delphine Ernotte, à l'ensemble des salariés.Dès le 25 février, tous les collaborateurs recevaient une communication interne précisant les mesures sanitaires à adopter afin de prévenir "les risques de propagation de l'épidémie de Coronavirus Covid-19".
Ces mesures visent en premier lieu à protéger les collaborateurs et ceux qui les entourent et plus généralement à faire en sorte qu'en tant que média de service public, France Télévisions puisse assurer la continuité de ses missions et notamment son service d'information et de diffusion dans un contexte sanitaire qui requiert la plus grande transparence et rapidité en la matière
Communication internet de la Direction de France Télévisions
A suivi un passage en stade 2 de l'épidémie et, le jeudi 12 mars, une journée de test de télé-travail pour l'ensemble des collaborateurs dont la présence n'était pas essentielle à la diffusion télé. Une journée test au cas où les mesures de prévention exigées par l'Etat sur l'ensemble du territoire se durciraient...
"Nous avons mis en place un plan de continuité de l'activité pour permettre la poursuite de nos missions tout en respectant pleinement les consignes de sécurité", précisait ainsi Delphine Ernotte dans une nouvelle communication diffusée le 6 mars 2020.
Nous avons modifié notre programmation pour répondre en direct à vos interrogations. Exemple avec les émissions matinales "Ensemble c'est mieux !" rebaptisées depuis "Ensemble contre le virus", faisant la part belle à l'intéractivité grâce à une diffusion simultanée sur les réseaux sociaux et des experts qui répondaient en temps réel aux questions que vous vous posiez.
Puis l'épidémie de Coronavirus s'est intensifiée, dans les Hauts de France, dans le Grand-Est puis peu à peu dans l'ensemble des départements et territoires de la métropole et d'Outre-Mer.
Lundi 16 mars à 20 heures, trois jours après un premier appel aux Français de limiter les déplacments et les rassemblements mais aussi de privilégier au maximum le télétravail, le Chef de l'État Emmanuel Macron a haussé le ton et mis en place des mesures plus drastiques. Le lendemain à midi, la France passait en mode confinement...
Journalistes télé.. travailleurs
Quand vous recevez ce message, et que vous êtes journaliste télé, ça a de quoi surprendre et vous vous dites que ça ne va pas être simple de bosser depuis son domicile.Le télétravail devient donc la règle, la présence physique sur le lieu de travail l'exception.
Ajoutez à cela quelques collègues placés en quatozaine parce qu'ils ont croisé ou interviewé une personne détectée positive au COVID-19, que vous vous demandez si vous-même ne les avez croisés aussi dans une salle de montage, en régie, en conférence de rédaction... Et la crainte peut vite s'installer.
L'idée générale est qu'il y ait le moins de monde possible dans nos stations tout en préservant nos JTs
Erik Berg, Directeur régional de France 3 Normandie
À France Télévisions, toutes les mesures ont été prises pour protéger au mieux les salariés au sein de l'entreprise. Personnel à minima dans les stations, prise de température avant de pénétrer dans les locaux, solutions hydro-alcoolique à disposition, désinfestion des matériels (caméras, micros, platines de régie entre autres...), distance minimale d'un mètre entre chaque collaborateur durant les conférences de rédaction et sur les plateaux de télévision avec les invités... qui aujourd'hui interviennent en appel video.
Même attitude sur le terrain pour ceux -peu nombreux- qui continuent à y aller. Un seul mot d'ordre : pas de prise de risque. Même durant le trajet des équipes dans les véhicules nettoyés, l'un se met au volant quand le binôme se place à l'arrière. Respect des consignes et des gestes barrières jusqu'au bout... Et adaptabilité permanente que nous impose ce virus. Il faut être solide, le Covid nous met à rude épreuve.
Malgré toutes ces précautions et mesures, l'impact du Covid-19 est important à France 3.
Beaucoup de journalistes travaillent aujourd’hui sur le web pour continuer à informer depuis chez eux. Et vous êtes d'ailleurs chaque jour plus nombreux à consulter l'offre d'information des régions de France 3.France 3 est une entreprise, et comme toutes les entreprises, certains de nos salariés sont touchés par la maladie, directement ou dans leur entourage, certains parents doivent garder leurs enfants, c’est la vie de tous les Français. Autre difficulté, plus propre à notre activité : nous devons absolument limiter nos déplacements, pour ne pas, nous même, être vecteur du virus.
Nous avons donc pris la décision de ne plus proposer que 10 éditions régionales sur le linéaire, tout en gardant une présence sur tout le territoire. Il est certain que notre offre est réduite, mais c’était le seul moyen de concilier tous ces impératifs. Nous avons, du coup, renforcé notre présence sur le numérique. Et puis nous devons apprendre à travailler autrement, avec des interviews qui peuvent, par exemple, se faire par skype.
Sophie Guillin, directrice de l'information du Réseau France 3
Vous avez été plus de 6,5 millions à venir en 24 heures en début de semaine pour vous tenir informés, répondre aux questions que vous vous posez. Et tous les jours, avec une belle fidélité vous nous montrez en nombre, que vous faites confiance aux offres d’informations validées dans nos territoires que nous vous proposons sur le web.
Réinventer la façon d'informer
Comme beaucoup de métiers basés sur le travail d'équipe, sur des rencontres, des réunions, le journalisme vit une période de changements incontournables. Pas d'autre choix que de s'adapter, que de réinventer la façon d'informer.Ça avait déjà commencé avec la crise des gilets jaunes, avec une parole citoyenne ne demandant qu'à se faire entendre. Aujourd'hui plus que jamais, grâce aux outils numériques, à la puissance des réseaux sociaux, les communautés ont la parole et nous communiquons tous via les mêmes canaux depuis nos domiciles. Skype, WhatsApp, Facetime ou autres Messenger, tant que le réseau internet tient alors que nous sommes presque tous en télétravail, l'information peut continuer à être délivrée.
Les formats et contenus que vous verrez sur le web et à l'antenne évoluent. Nous les construisons avec vous. Pour vous. Et malgré le confinement, la proximité entre France 3 et son public n'a jamais été aussi grande. C'est aussi ça la force du réseau France 3.