Depuis le début des années 2000 et à nouveau en 2021, l'Ifremer constate des records d'abondance de coquilles Saint-Jacques dans la baie de Seine. Une population qui ne cesse d'augmenter grâce à une bonne gestion des pêcheurs et plusieurs mesures de préservation.
Du jamais-vu, de mémoire de pêcheurs. 67 000 tonnes de coquilles Saint-Jacques se trouvent actuellement en baie de Seine, soit 3 000 tonnes de plus que l’an dernier. Cette zone, qui s’étend de la pointe de Barfleur (Manche) jusqu’au Cap d’Antifer (Seine-Maritime), constitue ainsi le plus gros gisement de coquilles d’Europe.
Des records d'abondance
Depuis la fin des années 1970, la baie de Seine est étroitement surveillée par l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer). Chaque année, l’organisme évalue la biomasse de coquilles Saint-Jacques exploitable et observe une "tendance favorable depuis le début des années 2000". En 2021, les records ont même été une nouvelle fois battus.
"Au début, on a trouvé ça extraordinaire. Maintenant on finit presque par s’habituer", sourit Dimitri Rogoff, président du comité régional des pêches de Normandie, qui travaille sur la gestion de la baie de Seine depuis 30 ans.
On savait qu’on pouvait avoir de tels résultats mais on ne s’en donnait pas les moyens. La nature est généreuse et nous on a fait ce qu’il fallait pour que ça fonctionne. Maintenant, il faut qu’on maintienne les ressources à ce niveau.
Un gisement hautement préservé
Aujourd’hui, si les ressources sont aussi abondantes en baie de Seine, c’est grâce à plusieurs mesures de préservation mises en place. À commencer par "la mise en place de dates et d’horaires de pêche".
En baie de Seine, la saison de pêche à la coquille est plus courte qu’au large : de novembre jusqu’à traditionnellement mi-février, voire mi-mars, selon l’état des ressources. Les coquillards ne peuvent draguer les fonds qu’une heure trente par jour et ce, durant seulement quatre jours de la semaine. Soit au maximum 6 heures de pêche dans une semaine.
Des mesures techniques ont également été prises pour restreindre l'accès à la zone. En baie de Seine, environ 220 bateaux pêchent la coquille mais à condition d'avoir une taille inférieure à 16 mètres. "Des anneaux de drague plus grands" ont aussi été imposés, note l’Ifremer, ce qui permet de ne pêcher que les coquilles Saint-Jacques assez grandes. Enfin, chaque année, "une zone de jachère, de mise au repos" est délimitée. "C’est sûrement la mesure la plus efficace", juge Dimitri Rogoff.
Chaque jour, en baie de Seine, 300 à 400 tonnes de coquilles Saint-Jacques sont débarquées.