72 heures après l'attaque aux cocktails molotovs sur des policiers à Viry-Châtillon (91), des rassemblements silencieux étaient organisés ce mardi midi en solidarité devant les commissariats de la région.
"Il n'y a pas de zone de non-droit." Pas sûr que le 1er ministre Manuel Valls ait convaincu beaucoup de policiers lundi lors de sa visite de plusieurs commissariats du département de l'Essonne.Sur les quatre policiers parisiens visés par des cocktails molotovs ce week-end, le pronostic vital de l'un d'eux, un adjoint de sécurité de 28 ans, est toujours engagé ce mardi matin.
Nous en avons marre d'un sous-effectif récurrent
C'est en pensant à lui, et à ses trois collègues très choqués, que les syndicats de gardiens de la paix se mobilisent. Grêve du zèle à l'appel d'Alliance hier. Rassemblement silencieux ce midi devant les commissariats de Caen ou encore Cherbourg, comme dans toute la France à l'appel de plusieurs syndicats dont l'UNSA Police, dans un communiqué national.
"A force de compter sur la chance, de réduire les mesures de sécurité et de sous-évaluer les dangers des missions de police, la malheur a frappé, une fois de plus, la police. Nous en avons marre d'un sous-effectif récurrent des services de voie publique, une tenue inadaptée, une réponse pénale trop souvent inappropriée... Mais le drame de Viry-Châtillon était évitable."
Il faut changer les règles de la légitime défense
Au niveau local, l'inquiétude semble être la même. "Il faut changer les règles de la légitime défense" affirme Lydia Brillant, secrétaire départementale Alliance (14). "Les policiers n'osent pas répliquer." Selon son syndicat, 14 policiers seraient blessés chaque jour en France. Sur Caen, le nombre de jours de blessures aurait plus que doublé chez les gardiens de la paix entre 2015 et 2016 (de 460 à 1034).
Le reportage d'Aurélie Misery, Thierry Cléon et Suzanna Nevenkic
_ Lydia Brillant, secrétaire départemental 14 Alliance
_ Ruddy Sergeant, délégué départemental 14 Unité SGP Police