Pourquoi l'hôpital de Saint-Lô a-t-il suspendu la vaccination des soignants par le vaccin AstraZeneca ?

L'hôpital de Saint-Lô a suspendu jeudi la vaccination AstraZeneca de ses professionnels de santé, lancée mercredi. Des malaises des personnels vaccinés ont mis en difficulté le fonctionnement de certains services. 

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Que s'est-il passé avec la vaccination des soignants à l'hôpital de Saint-Lô ?

Sur la cinquantaine de professionnels de santé vaccinés, une dizaine a présenté des symptômes, explique Mélanie Cotigny la chargée de communication de l'hôpital de Saint-Lô. 

La raison de la suspension, c'est qu'on a vacciné une cinquantaine de personnes (mercredi) et qu'on a une proportion de personnes qui n'était pas bien aujourd'hui (jeudi), qui avait des symptômes du type fièvre et nausée. Cela nous met en difficulté quand on a des équipes entières qui sont vaccinées le même jour et qu'on a 15% de l'équipe qui a des symptômes post-vaccin

Mélanie Cotigny, chargée de communication de l'hôpital de Saint-Lô


Peut-on en déduire qu'il y a un problème avec le vaccin AstraZeneca ?

A la question de savoir si l'hôpital a été surpris par la proportion de personnel vacciné touchée par des symptômes, Melanie Cotigny a expliqué: "on a eu plutôt moins d'effets secondaires sur les Pfizer - sur Moderna on a moins de recul - mais le labo (Astrazeneca ndlr) annonçait 12 à 15% d'effets secondaires sur cette vaccination. Donc on le savait mais on ne l'a pas anticipé de cette manière là", a répondu Mme Cotigny."

Autrement dit, le pourcentage d'effet secondaires n'est pas supérieur à celui annoncé par le laboratoire. Mais en vaccinant en même temps des personnes d'un même service, l'impact de ces effets secondaires se voit dans l'organisation de certaines unités de l'hôpital.

"Ce n'est pas très très grave mais par exemple on avait vacciné tous nos kinés et du coup on n'avait que la moitié de l'équipe aujourd'hui", précise Mélanie Cotigny, "mais la proportion de personnes vaccinées ayant des symptômes ne se répartit pas forcément de la même façon" d'un service à l'autre.
  

On a repris l'intégralité de nos plannings pour pouvoir mieux disperser la vaccination entre services et on devrait reprendre vendredi après-midi.

 

"Ces effets secondaires, c'est une information comme une autre, qui ne remet pas en cause la vaccination", Astrid Vabret, Virologue 

"Je pense que c'est un problème d'organisation très pragmatique" explique la virologue Astrid Vabret, chef de service de virologie du CHU de Caen. Il faut juste revoir l'organisation des plannings de vaccination. Et c'est précisemment ce que font les hôpitaux en ce moment.

"Les effets secondaires de l'AstraZeneca, comme ceux de la deuxième injection du vaccin Pfizer, sont de courte durée. C'est une preuve d'une bonne présentation de l'antigène à notre système immunitaire" précise Astrid Vabret "ce n'est pas un gage d'efficacité mais c'est un effet attendu".

La solution c'est de s'organiser pour vacciner moins de gens en moins de temps. Ils ont vacciné beaucoup de jeunes soignants et se sont aperçus que les effets secondaires attendus étaient là. Il y a pas de quoi philosopher pendant des heures. 

Astrid Vabret, virologue

"Ces effets secondaires, c'est une information comme une autre, qui ne remet pas en cause la vaccination. C'est désagréable, c'est une fièvre qui dure 24 heures. C'est un grain de sable dans le rouage de l'organisation des hôpitaux. Il faut rester pratique." 

Il y a une forte demande des soignants à être vaccinés et ca se comprend. Il aurait été mal vu de vacciner au compte-goutte. Il va maintenant falloir trouver le meilleur compromis possible. C'est une erreur d'ajustement. On reprend et on vaccine le plus possible.

 

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