L'arrivée des autotests est attendue par les clients des officines, d’autant plus qu’elle a été annoncée pour ce lundi 12 avril par le gouvernement. Se dépister soi-même est pourtant mission quasi impossible. Alors pourquoi ce délai, et quand pourra-t-on utiliser les nouveaux tests ?
"Depuis ce matin, les appels s’accélèrent", note Alicia Naïm, de la pharmacie des Rives de l’Orne à Caen. "Cela fait déjà une semaine qu’on a des appels tous les jours pour savoir si on vend des autotests, mais là, aujourd’hui cela s’intensifie." Appels auxquels elle répond par la négative : "Je n’ai pas l’espoir d’en recevoir dès aujourd’hui, même si j’ai passé commande depuis longtemps. Il faut un délai de quelques jours pour être livré", précise-t-elle.
Délais de livraison : une semaine pour les autotests
Même constat dans diverses pharmacies de la ville : aucune n’a de test à domicile à vendre en ce lundi matin. "C’est simple : l'arrêté n’est paru qu’hier au Journal Officiel", explique Elise Pinel salariée de la pharmacie Lafayette, à Caen. "Il fallait que les autotests aient la norme CE et soient validés par l’Agence nationale du médicament et que l'arrêté paraisse afin que les commandes soient effectivement livrées."
"On devrait en recevoir demain matin, mais seulement quelques boites, moins de 10 pour être précise" avance-t-elle. Même délai de livraison, parmi les plus courts, à la pharmacie du Progrès en centre-ville de Caen. Là, Emilie Legros vient de savoir qu'elle sera bien livrée demain matin "mais j'ignore le nombre de tests que je vais recevoir, entre 30 et 100, cela dépend du grossiste."
De son côté, l'Etat a passé commande de 700 000 autotests, destinés à être utilisés lors de la prochaine rentrée scolaire. Une partie de la production est donc réservée, mais les six industriels dont les produits ont été validés devraient fournir environ un million d'autotests cette semaine.
Les autotests au compte-goutte les premiers jours
À Alençon aussi, les dispositifs de tests à faire chez soi, attendus par la population, vont être délivrés peu à peu. "Je vais d’abord recevoir 10 boites de 5 tests chacune, que je ne pourrai pas vendre à l’unité. Les tests unitaires arriveront la semaine prochaine" précise Jean Nicolaÿ, de la pharmacie Grignon. "Dès que j’en aurai reçu, j’en utiliserai un afin de pouvoir guider les patients. Les conditions de réalisation du test sont importantes : les résultats pourraient être faussés si l’autotest est mal fait", s’inquiète-t-il. Il s’agit d’enfoncer un écouvillon de 3 à 4 cm dans une narine, et pas de rester au bord du nez.
Les autotests vont se déployer progressivement dans des milliers d'officines tout au long de la semaine.
Elise Pinel à Caen appelle à une certaine prudence quant à l’utilisation des autotests. "C’est vraiment un bon outil, mais il ne faut pas l’utiliser parce qu’on a peur du test PCR, souvent jugé trop invasif. De toute façon, un autotest positif doit amener à faire un test PCR qui, lui seul, permet de tracer les patients atteints du Covid 19."
Un autotest : comment ça marche?
- Pour en faire un, il faut n'avoir aucun symptome, ne pas être cas contact et avoir plus de 15 ans.
- Le test ressemble à un coton-tige à passer dans son nez, ensuite on le place dans un petit tube rempli d'une solution. On dépose quelques gouttes sur une plaquette, et si le test est positif, une bande colorée apparaît. C'est le principe des tests antigéniques.
Les autorités sanitaires françaises estiment qu'un test doit aller au moins à trois centimètres dans la narine pour être efficace.
- Ils seront vendus au prix de 6 euros jusqu'au 15mai, et ne sont pas remboursables par l’assurance maladie.