Les meilleurs trotteurs de la planète se sont affrontés ce dimanche 31 janvier sur l'hippodrome de Vincennes pour le titre de champion du monde. Le tenant du titre, Face time bourbon, a conservé sa couronne.
"C'est un extraterrestre, il n'est pas normal ce cheval, il n'est pas comme les autres", a confié à nos cofrères d'Equidia le driver suédois Björn Goop, "Quand on a des chevaux comme ça, c'est plus facile d'être pilote", et de féliciter l'entraîneur de Face Time Bourbon, le Normand Sébastien Guarato pour "son formidable travail", "c'est un gros travail derrière, ce n'est pas juste mettre un harnais." L'intéressé, qui remporte cette année son quatrième Prix d'Amérique (2 avec Bold Eagle, 2 avec Face Time Bourbon) lui retourne le compliment : "Björn a fait une grande grande drive".
#MH2021 #PDAR
— Equidia (@equidia) January 31, 2021
Face Time Bourbon (@goopbjorn / @EcurieGuarato) conserve sa couronne dans le @PDARacesZEturf #LegendRace !
? Davidson du Pont (J-M Bazire)
? Gu d'Héripré (@FranckNivard / P. Billard)
4⃣me Délia du Pommereux (@RaffinEric / S. Roger)
5⃣me Bahia Quesnot (J.Guelpa) pic.twitter.com/E0qBl5GBqA
Et comme l'an dernier, c'est Davidson du Pont qui monte sur la deuxième marche du podium. Une fois encore, il n'aura pas réussi à rattrapper son adversaire. Enfin, la troisième place est pour un petit jeune, un autre crack made in Normandie, le benjamin de la course Gu d'Héripré, qui signe une belle performance pour sa première participation au Prix d'Amérique.
La Normandie et le Prix d'Amérique, une longue histoire
Sur les 18 concurrents alignés ce dimanche sur la ligne de départ, 14 venaient de l'ouest de la France, dont pas moins d'une dizaine sont originaires de Normandie et s'entraînent dans la région. A commencer par le favori de cette 101e édition, vainqueur l'an dernier, Face time bourbon, le fils de Ready cash entraîné par Sébastien Guarato. Mais aussi son dauphin l'an passé, Davidson du Pont, les juments Délia du Pommereux et la manchoise Bahia Quesnot, qui a remporté la semaine dernière le Prix de Cornulier. Sans oublier Gu d'Héripré, le nouveau crack made in Normandie, Diable de Vauvret, Drôle de Jet, Féliciano, Billie de Montfort et même l'Italien Tony Gio entraîné par Sébastien Guarato.
La Normandie en force donc et souvent sur le podium au fil des différentes éditions de cette course mythique, mythique comme Ourasi, le seul cheval à avoir remporté quatre fois le Prix d’Amérique et dont la tombe est régulièrement fleurie au haras de Gruchy dans le Calvados. Avant lui, Pro Patria, cheval né à Troarn qui remporte les premières éditions en 1920 et 1921, ou Gélinotte, née à Croissanville, la star des années 50, ont inscrit leurs noms dans la légende. Viendront s'ajouter ceux du au manchois Ozo, de Jag de Bellouet né à Argentan, de Bold Eagle vainqueur en 2016 et 2017 ou encore de Bélina Josselyn de l'élevage Bernard de Neuville-près-Sées dans l'Orne, gagnante l'édition 2019.
Et tout ça n'aurait jamais eu lieu sans un Normand. C'est à un Manchois que l’on doit cette course qui sera retransmise dans 36 pays. Emile Riotteau, maire de Granville, député de la Manche très intéressé par les questions agricoles qui fit voter en 1891 à l’Assemblée Nationale, l’importante loi qui allait assurer la pérennité des courses. C’est sous sa présidence de la Société du Demi-Sang qu’est créé le meeting d'hiver de Vincennes et son sommet, le Prix d'Amérique. Une course en hommage au soutien des Etats-Unis pendant la première guerre mondiale et aux soldats américains morts sur le sol français. Le premier Prix d’Amérique eut lieu le 1er Février 1920. L’épreuve fut interrompue en 1940 et 1941 lors de la seconde guerre mondiale et revint en 1942 sous le nom de Grand-Prix d’Hiver, les autorités allemandes ayant interdit l’appellation Prix d’Amérique.