La saison estivale sur les plages est lancée, c’est aussi celle des opérations de sensibilisation. Côté plage, des renforts, parmi lesquels 12 CRS, ont pris leur poste dans le Calvados. Côté mer, la préfecture maritime lance pour la 3e fois une campagne de sécurité des loisirs nautiques.
La noyade mortelle d’un adolescent de 14 ans sur la plage de Dieppe le 2 juillet dernier est un terrible rappel à la prudence. Les plages du littoral normand sont désormais surveillées ( à Dieppe depuis le 4 juillet) par les équipes de sauveteurs en mer civils et par quelques CRS.
Des CRS détachés chaque été dans les postes de secours le temps de la saison estivale. Ils sont 16 à surveiller les plages du Havre et de 5 communes de la Côte Fleurie.
"C’est à la mairie de demander leur présence chaque année, on a aussi écrit une lettre à Edouard Philippe, pour mettre un peu de pression", explique Yves Lemonnier le maire de Blonville-Sur-Mer, petite commune située à quelques kilomètres de Cabourg.
"Notre plage fait 1600 mètres de long, il nous faudrait 4 CRS, mais je n’ai que deux personnes en poste", râle l’édile. Les effectifs de ces surveillants de baignade un peu particuliers n’ont cessé de décroitre depuis quelques années, et se sont stabilisés.
La cour des comptes avait dressé deux rapports (l’un en 2012 et l’autre en 2017) dénonçant ce recours aux CRS comme étant "une charge indue pour l'État dans un domaine relevant de la responsabilité des communes" - novembre 2012.
"Pour nous leur présence est vraiment nécessaire : ils ont l’autorité de police et peuvent verbaliser si besoin les incivilités. On a déjà eu des problèmes de drogue, d’alcoolémie et d’exhibitionnisme", précise le maire de la commune. Seuls 6 procès-verbaux ont été établis l’été dernier, la plage de Blonville-sur-mer étant familiale.
Pour les CRS en poste le long des plages, l’été est un moment qui permet d’aborder les Français différemment. Avec les touristes, place aux échanges et aux actions de prévention.
"Pour moi, cela ne fait pas de différence que les surveillants soient des CRS ou des sauveteurs en mer", constate Julie, en vacances avec sa famille à Blonville-sur-Mer. "L’essentiel c’est que notre sécurité soit assurée lors de la baignade."
Comme tous les étés, des renforts sont envoyés sur la côte en raison de l’affluence de vacanciers. Dans le Calvados, au total, une centaine d’hommes venus d’unités de Tours et du centre de la France vont renforcer les patrouilles, certains à cheval, à vélo, et à moto.
Des contrôles en mer
Côté mer, les contrôles de matériel embarqué sur les bateaux de plaisanciers vont se multiplier. Etat des extincteurs, des fusées de détresse, rangement des gilets de sauvetage… tout cela n’est pas anodin. Surtout quand on a en mémoire le drame survenu l’été dernier à Agon-Coutainville, où 3 enfants ont perdu la vie en mer dans le chavirage d’une vedette.La troisième campagne de sécurité des loisirs nautiques, organisée par la préfecture maritime de la Manche-Mer du Nord, permet aussi de rafraîchir la mémoire aux adeptes des esquifs de plaisance et aux pêcheurs: le 196 est le numéro du Cross à joindre en cas d'urgence. Un numéro souvent méconnu des plaisanciers.
Méconnaissance des plaisanciers
Un bilan de 2019 communiqué par la préfecture maritime note qu' "avec 67,5% d'opérations d'assistance, contre 63,9% l'année précédente, l'activité de plaisance à moteur et à voile demeure un domaine qui donne le plus souvent lieu à des opérations d'assistance ou de sauvetage. La méconnaissance de la zone maritime par des plaisanciers souvent occasionnels et des lacunes dans la préparation de la navigation (consultation météo, matériel à bord...), expliquent notamment cette tendance".D'ailleurs, la plupart des infractions relevées durant l'année relève de défauts de sécurité, qui vont des extincteurs périmés à l'absence de dispositif lumineux.
Quant aux amateurs de promenade dans les baies de la région, du Mont-Saint-Michel à celle d’Etretat, là aussi, un appel à la prudence est de mise : l’été dernier, les secours ont réalisé 47 interventions pour aller récupérer des personnes isolées par la marée.
Dans ce domaine, sur l’ensemble de l’année 2019, les secours ont été dépêchés à 105 reprises. Deux fois plus qu’en 2016. Mais les chiffres se sont stabilisés. Pour la préfecture maritime, c’est le signe de l’efficacité des campagnes de sensibilisation.
Reste que c’est à chacun d’être responsable en mer et sur les plages.