Dans une enquête publiée aujourd'hui, le quotidien de référence voit le Front National en arbitre du scrutin régional normand en décembre prochain. Les campagnes feraient la différence et pourraient faire basculer l'élection.
M. Morin craint de subir une forte déperdition de voix dans un électorat structurellement acquis à la droite. Là se trouve la clé du scrutin pour le favori, qui espère obtenir 34 % des voix au premier tour, et repousser ainsi le FN au moins 8 points derrière lui
Le Monde, dans son enquête publiée ce lundi en partenariat avec les éditions régionales du 19/20 de France 3, voit dans le Front National le faiseur du président de la région normande, réunifiée dans les urnes en décembre prochain. Pour le quotidien de référence, le parti de Marine Le Pen déjà bien implanté dans les anciens bastions ouvriers de la banlieue de Rouen ou de Dieppe, pourrait faire la différence en particulier dans les terres rurales marquées par la crise agricole sur la rive gauche de la Seine. Le FN pourrait, pour le Monde, renforcer ses positions sur les terres du Bessin ou du Perche et sur le littoral normand, profondément marqué par la lente agonie de la pêche et l'opposition affichée aux parcs éoliens et aux projets liés aux énergies renouvelables.
Le parti socialiste, actuellement à la tête des deux exécutifs normands, tablerait lui sur l'éparpillement des voix de droite, avec le maintien du FN au second tour. " Le scénario rêvé ? Faire le plein en Seine-Maritime – en tirant profit de la capacité des réseaux Fabius à mobiliser l’électorat traditionnel du PS – et profiter de bons reports de voix des écologistes pour l’emporter de justesse au second tour face à une droite et une extrême droite qui se neutraliseraient." écrit Alexandre Lemarié.
En d'autres termes, les socialistes tableraient sur la mobilisation de leur électorat dans ses bastions du département le plus peuplé de la grande région Normandie. Seulement les deux derniers scrutins, municipales et départementales, ont été marqués par une abstention record dans les bastions électoraux de la gauche. En décembre prochain, avec un mode de scrutin proportionnel mais avec une forte prime majoritaire à la liste arrivant en tête, les abstentionnistes pourraient eux aussi avoir les clés de la région et par leur absence à gauche faire la différence.
Thomas Wieder, le rédacteur en chef du service France du quotidien Le Monde, était l'invité du 19/20 de France 3 à Caen.