Clap de fin pour la saison 2019/ 2020 du rugby professionnel. La Ligue s’oriente vers une saison blanche. Rouen devrait rester en Pro D2.
Pas de promu, ni de relégué en Top14 et Pro D2. En attendant la confirmation officielle la semaine prochaine le Rouen Normandie Rugby, en position de relégable avant le confinement, semble éviter une descente en fédérale 1.
"On ne peut pas parler de bonne nouvelle en ce moment et je crois que sportivement nous avions les moyens d’aller chercher ce maintien". Analyse Eric Leroy Président du club normand.
On prend les mêmes et on recommence. Mais quand ?
Une question réglée en amène une autre : celle du retour sur les terrains. Les sports de contact ne pourront pas bénéficier du déconfinement le 11 mai alors l’état physique des joueurs inquiète le président du club.
Ce sont des joueurs qui ont fait du sport toute leur vie ! Jamais ils n’avaient connu une aussi longue coupure dans leur entraînement. Même les joueurs blessés pouvaient entraîner certaines parties de leur corps…aujourd’hui on a des joueurs qui ont perdu 8 kilos de muscles c’est considérable ! Je pense qu’il faudra au moins 3 mois pour qu’ils retrouvent leur condition physique. Il faudra être prudent concernant le virus mais aussi veiller à ne pas précipiter la remise en forme des joueurs.
Des Lions en cage !
Une inquiétude partagée par le capitaine Jorick Dastugue. "Physiquement c’est très compliqué, le retour à la compétition va être long et délicat. C’est bien plus long que l’arrêt d’une intersaison quand on s’arrête au maximum 3 à 4 semaines. Là on est comme des lions en cage !"
"On est content de refaire une année en Pro D2 mais on avait les capacités de montrer qu’on pouvait se maintenir sportivement en disputant les 7 dernières journées. Et puis il y a des joueurs dans le groupe qui nous ont permis d’être en Pro D2 et à qui on ne pourra peut-être pas dire au revoir parce qu’ils sont en fin de contrat en juin" regrette le 3eme ligne du RNR.
"En attendant on garde le contact avec les autres joueurs avec les moyens du bord, avec des apéros skype ou des défis sportifs rigolos, on essaie surtout de garder le lien fort qui nous a uni toute cette saison".
Une reprise à huis-clos ?
" Je ne sais pas si ça a du sens. On fait ce sport pour se faire plaisir mais surtout pour en donner aux gens. Commencer un championnat dans un stade vide ça serait très bizarre... après j’entends que la télévision aura besoin de ça pour les finances."
Un manque à gagner financier
Si le diffuseur historique Canal + semble vouloir soutenir la discipline en payant une partie des droits télé malgré cette fin de saison prématurée, les clubs professionnels vont devoir revoir leur budget à la baisse.Eric Leroy considère que l’enjeu sera complexe mais que Rouen est un peu moins dépendant des recettes de la billetterie comparativement à d’autres clubs du sud où la fréquentation des stades est supérieure. "On arrivait aussi à la fin d’un cycle on va miser un peu plus sur la jeunesse", conclut-il.
Des joueurs aux contrats moins onéreux et du sang neuf pour attaquer une nouvelle saison en Pro D2, une stratégie logique sportivement et financièrement, reste à savoir quand et dans quelles conditions l’ovalie reprendra ses droits.