Quelques heures après l'attaque ce 26 juillet 2016, les riverains sont sous le choc. L'un d'entre-eux était allé chercher son pain quand il a entendu des tirs.
Dans les rues de Saint-Etienne-du-Rouvray les gens sortent de chez eux, discutent avec leurs voisins. Ils cherchent à en savoir plus. Devant leurs maisons, les camionnettes de la police, des pompiers, et des télévisions nationales défilent. Certains habitants et travailleurs du coin n'hésitent pas non plus à se rapprocher des barrières de sécurité.
Pascal, 48 ans, habite à proximité de l'église où a eu lieu le drame. Il était descendu chercher son pain, quand la police l'a interdit de passer, il a alors tenté de se rendre à un supermarché. Mais là encore, les forces de l'ordre bloquent l'accès. À ce moment là, il entend des coups de feu et se réfugie immédiatement dans une agence d'assurance située à quelques mètres de là. C'est finalement en regardant la télé qu'il apprend la nouvelle.
"Il y en a marre. Il faut que ça s'arrête. C'est inhumain", s'indigne-t-il. "Il faut peut être se mettre dans la tête que ce pauvre homme ne faisait que son boulot. Pourquoi aller égorger un homme de 84 ans et en plus un homme de religion ?", s'interroge cet habitant, en faisant référence au prêtre tué par les assaillants. Il ne s'attendait pas à ce qu'une telle attaque arrive dans sa commune. "On est tous choqués, et on espère qu'une chose : que ça s'arrête".
"On devrait tous vivre les uns avec les autres"
Jean-Marie a lui aussi appris ce qu'il s'était passé en regardant la télévision. "Je suis sorti dehors, et j'ai aperçu tout le dispositif avec la police, les pompiers. Mais c'est tout, on n'en sait pas plus pour l'instant". "On devrait tous vivre les uns avec les autres. Il y a des musulmans là, en face, et puis tout se passe très bien", explique l'homme de 57 ans en montrant plusieurs habitations voisines.De son côté, Mohamed, 29 ans, a reçu sur Facebook des messages de ses amis qui semblaient être à proximité des lieux. Habitant dans la commune voisine il s'est alors rendu sur place. "Vu le contexte actuel, ce n'est malheureusement pas une surprise", estime le jeune homme. Malgré cela, ça reste "choquant que notre commune soit touchée par des attaques".
Kalthoum travaillait elle dans une maison de retraite voisine, et s'est donc rapprochée des lieux. Quelques heures après l'attentat elle dit ressentir beaucoup de haine. "Je suis musulmane et l'Islam n'a jamais dit de faire des choses pareilles", rappelle-t-elle la voix un peu tremblante. "Je ne comprends pas, l'Islam n'a rien avoir avec ça. Pour moi, ce sont des gens fous".
Pour l'heure, une enquête est en cours et une personne a été placée en garde à vue.
VIDÉO : un reportage de Karima Saïdi, Danilo Commodi, Angèle De Vecchi et Cédric Lepoittevin