Au départ de la Transat, les espoirs vibrent sur la côte normande

Alors que les skippers prennent la mer pour rallier le Brésil, les spectateurs les regardent s’éloigner, avec tristesse ou les yeux pleins d’espoir. Récit du grand départ du Havre, vécu depuis les falaises d'Etretat. 

8h00

Drapeau breton dans une main, drapeau de Saint-Malo dans l’autre, Anne semble s’accrocher à la barrière au bord du bassin Paul Vatine, au Havre. Malgré la grisaille normande, elle ne regrette pas d’avoir parcouru encore ce matin les 70 km qui la sépare de chez elle. Atteinte de la maladie de Parkinson depuis six ans, cette aide-soignante est venue soutenir Florian Gueguen et Raphael Auffret, skippers à l’origine de la création de l’équipe Voile Parkinson, en partenariat avec l’association France Parkinson.

Alors que les deux jeunes hommes s’affairent pour les derniers préparatifs de la transat sur leur Class40, Anne s’octroie une pause devant leur bateau, après avoir tenu pendant deux jours le stand de l’association.«Cette course est très importante pour tous les Parkinsoniens, ça permet de faire connaître notre maladie, de faire progresser la recherche grâce aux fonds récoltés et de faire tomber les a priori, sourit-elle. Florian est venu à la rencontre de l’association car son grand-père est atteint de Parkinson. Nous l’avons déjà soutenu l’an dernier, lors de sa première Route du Rhum.»

Anne l'avoue cependant : personnellement, elle n'a pas le pied marin. 

9h00

«Faites-nous rêver avec une belle course !» Perché sur un zodiac entre les voiliers qui sortent peu à peu du bassin, le speaker met l’ambiance parmi les spectateurs. Sifflets, applaudissements et hourras rythment la sortie des bateaux et des aventuriers.Mélanie, elle aussi, donne de la voix. La trentenaire fait de la voile depuis une quinzaine d’années. Les yeux brillants, elle est venue soutenir l’équipe Arkea-Paprec, qui a connu une grosse avarie à son arrivée au Havre. «C’est émouvant ce départ. Franchement, c’est top. J’aimerais bien être à leur place !»

12h00

Le bassin vide, direction les falaises d’Etretat pour regarder le départ officiel de la Transat à quelques encablures de la côte. Au pied de la chapelle Notre-Dame-de-la-Garde, à 87 mètres d'altitude, quelques rares spectateurs se serrent contre les marches pour lutter contre le froid. «Je m’attendais à voir plus de monde !», s’exclame Isabelle en remontant la fermeture éclair de sa doudoune.

Cette assistante bancaire retraitée est venue soutenir Paul Gallet, co-skipper de Pierre-Antoine Tesson et ancien collègue atteint d’un cancer en 2017. Aujourd’hui en rémission, le marin a passé un partenariat avec l’institut de cancérologie de l’ouest pour mettre sur pied son projet de participation à la Transat.«Je crois que cette idée est née à l’hôpital, ajoute-t-elle. Mes collègues et moi avons toujours essayé d’être là pour lui, à l’hôpital, et maintenant dans cette course. Un élan de solidarité s’est créé autour de lui, même le PDG de la banque est venu le soutenir ! C’est vraiment une belle aventure.»
 

14h00

Enfin, les voiliers pointent à l’horizon, puis s’approchent des balises non loin des falaises. Les spectateurs sont désormais plus nombreux à affronter le vent glacial. Imoca, Class40 et Multi50 suscitent quelques cris émerveillés des enfants, le doigt levé vers la Grande bleue. 

Face à l'aventure, Laurent, Frédéric et Christophe, salariés de la chocolaterie Alex Olivier qui mécène l'équipe de Samantha Davies et Paul Meilhat, sont restés de grands enfants. «On veut que notre équipe gagne ! s'écrient-ils. Depuis hier soir, on est sur le pont, et on va suivre la course jusqu'à la fin. Cela fait dix ans qu'on vient.»

Alors que les premiers voiliers ont passé la borne, la Transat débute vers le Cotentin, puis la Bretagne. Avec, en ligne de mire, le quai de Salvador de Bahia, au Brésil. 
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