La présidente de l'Organisation des transporteurs routiers européens (OTRE) réclame l'intervention du gouvernement, pour stopper le blocage des sept grands ports français, dans le cadre de la lutte contre la réforme des retraites.
"Notre position, c'est de dire que c'est complètement suicidaire", a déclaré à des journalistes Aline Mesples, présidente de l'OTRE (Organisationdes transporteurs routiers européens), en marge de la cérémonie des voeux de l'organisme qui représente des PME du secteur routier.
On est en train d'enterrer les ports français
"Le problème, c'est que ça fait presque deux mois que ça dure, que les bateaux n'arrivent plus, qu'ils vont ailleurs. On est en train d'enterrer les ports français", a ajouté Mme Mesples.
La fédération CGT des Ports et Docks a prévu une nouvelle opération de blocage de mercredi à vendredi dans les sept grands ports français (Dunkerque, Le Havre, Rouen, Nantes-Saint-Nazaire, La Rochelle, Bordeaux et Marseille) pour protester contre la réforme des retraites.
Cette opération fait suite à une série d'arrêts de travail survenus depuis début décembre, le dernier en date, très suivi, ayant eu lieu la semaine passée.
"L'activité transport est totalement handicapée par cette situation", a déploré la présidente de l'OTRE, qui réclame "un service minimum" dans les ports et des aides financières "ponctuelles".
Des "constats d'huissiers pour mettre en cause l'inaction de l'État"
De même, les fédérations de transporteurs TLF, TLF Overseas et FNTR demandent aux pouvoirs publics le déblocage des ports et des mesures de soutien spécifiques.
Or "aucune mesure de soutien supplémentaire ne sera prise au-delà de celles du 10 décembre", comprenant notamment des reports de charges, ont déploré dans un communiqué les trois fédérations reçues mardi matin par la secrétaire d'État à l'Économie Agnès Pannier-Runacher et par le secrétaire d'État aux Transports Jean-Baptiste Djebbari.
Le gouvernement ayant "clairement refusé de débloquer les ports", des "constats d'huissiers" sont en cours afin de préparer des recours en justice "pour mettre en cause l'inaction de l'État", ont indiqué TLF, TLF Overseas et FNTR.
Depuis le début de la grève, les transporteurs de marchandises sont touchés à différents degrés, selon la nature de leur activité. Les spécialistes du multimodal (transport combinant route et rail ou route et voie maritime) et des livraisons urbaines sont particulièrement affectés.