En projet depuis près de 15 ans, la ligne nouvelle Paris Normandie (LNPN) a obtenu un soutien de poids : celui du ministre des Transports François Durovray. Interrogé par le sénateur de la Manche Sébastien Fagnen, il a évoqué un "projet d'intérêt national".
Le ministre des Transports est favorable au développement de la nouvelle ligne ferroviaire Paris - Normandie (LNPN). Ce jeudi 10 octobre, François Durovray a déclaré devant la commission de l'aménagement du territoire et du développement durable : "Je vais être clair : Pour moi, la LNPN est un projet d’intérêt national, essentiel pour la Normandie et la France", en réponse à une question de Sébastien Fagnen, sénateur de la Manche.
Un soutien de poids face au revirement francilien
La sortie du membre du gouvernement Barnier est loin d'être anecdotique. Elle intervient en effet un mois et demi après que Valérie Pécresse et le conseil régional d'Île-de-France ont voté une motion d’opposition à la LNPN. L'élue LR est farouchement opposée au projet, qu'elle juge "négatif et irresponsable" en raison d'un budget qui serait sous-évalué, et des nuisances importantes pour les riverains franciliens.
Pour rappel, l'objectif de la Ligne nouvelle est de résoudre les problèmes d'engorgement du tronçon ferroviaire entre Paris et Mantes-la-Jolie, avec de nouvelles voies et des trains plus rapides.
La décision francilienne a reçu un accueil glacial en Normandie, car sans son apport financier, le projet serait irréalisable. Hervé Morin, président de région, estime que son homologue parisienne veut "tuer le projet" avec des "exigences nouvelles et infinançables". Dans toutes les grandes villes de la région, les élus ont élevé la voix pour critiquer la position du conseil régional d'Île-de-France.
Un préfet interministériel nommé pour convaincre
Dans cette guerre d'opinions, le ministre se mue en arbitre. "C'est un projet qui doit être capable de dépasser le positionnement de chacune des régions", prévient-il. François Durovray a aussi indiqué son intention de nommer un nouveau préfet interministériel en charge de la Vallée de la Seine, "pour justement essayer de montrer à chaque territoire les gains attendus par cette infrastructure."
Toutefois, le chemin est encore très long vers la réalisation de cette ligne annoncée comme plus rapide vers la Normandie. "Il faut qu'on avance déjà sur Rouen avant d'envisager les autres travaux", tempère le ministre. La période de concertation court jusqu'en 2025.