Ligne nouvelle Paris-Normandie. "Imaginé uniquement dans l’intérêt des Normands" : la Région Île-de-France vote une motion d’opposition

Le Conseil Régional d’Île-de-France a voté une motion d’opposition à la LNPN, qualifiée de « négative » et « irresponsable ». Un nouveau coup de frein pour ce projet, engagé de longue date, et censé améliorer les liaisons entre l’Ile-de-France et la Normandie. Les collectivités normandes fustigent cette initiative de Valérie Pécresse.

144 votes pour, 30 votes contre, 22 abstentions. À l’occasion de la séance de rentrée 2024 consacrée à l'adoption du projet de Schéma directeur de la Région Île-de-France environnemental, une motion d’opposition à la Ligne Nouvelle Paris-Normandie (LNPN) a été votée ce mercredi 11 septembre 2024.

Ce vote avait été annoncé la semaine dernière par Valérie Pécresse. La présidente de la Région Ile-de-France ne cache pas, depuis plusieurs mois, ses réticentes face à ce projet, qui comprend la réalisation successive de plusieurs sections de ligne nouvelle venant compléter le réseau ferroviaire existant.

« Ce projet est dangereux et négatif pour notre région »

« Ce projet est dangereux et négatif pour notre région », a attaqué Jean-Philippe Dugoin-Clement, en introduction. Le vice-président à la Région Île-de-France évoque les futures « nuisances pour les riverains » et la « dégradation de leur qualité de vie ».

Si le coût du projet est estimé à 11,5 milliards d’euros, M. Dugoin-Clément anticipe des « projections de dépassement entre 13 et 15 milliards d’euros ».

Cyril Nauth (RN IDF) a également évoqué un projet "très coûteux" et "imaginé uniquement dans l’intérêt des Normands et de la Normandie". "Doit-on dépenser 11 milliards d'euros pour faire gagner seulement 10 minutes aux Normands"  questionne Huguette Fouché (IDFR). 

Le groupe SER (Socialistes, écologistes et radicaux) s’est dit contre le projet en l’état, mais s’est abstenu lors du vote, regrettant l’absence de proposition alternative de Valérie Précresse.

Quel avenir pour la LNPN ?

Ce vote est un nouvel obstacle pour l’aboutissement de ce projet, véritable serpent de mer. La concertation autour de la LNPN a été relancée en 2023 par SNCF Réseau. Des premières réunions grand public ont eu lieu, et désormais se poursuit le travail de prise en considération des avis recueillis et les études, ainsi que les échanges avec les élus. Prochaine étape : un comité de pilotage prévu mi-octobre.

Mais le calendrier prévu sera-t-il tenu ? Dans un communiqué commun envoyé suite à ce vote, les collectivités normandes impliquées dans le dossier (la Région Normandie ainsi que les agglomérations de Rouen, Le Havre, Caen et Cherbourg) "appellent l’État et le futur gouvernement à poursuivre le projet, à maintenir les réunions de travail prévues dans les prochaines semaines, et à engager résolument la nouvelle phase d’études préalables à l’enquête d’utilité publique".

"En faisant voter ce matin une motion contre la future LNPN, la présidente de la Région Île-de-France s’oppose à un projet d’intérêt national, et multiplie les oublis et les erreurs", disent à l'unisson Hervé Morin, Édouard Philippe, Nicolas Mayer-Rossignol et consorts.

"Si la Région Île-de-France décidait de ne plus mettre d'argent dans ce projet, on aurait du mal à le financer", a réagi Jean-Baptiste Gastinne après les résultats du vote. Le vice-président de la Région Normandie en charge des transports ne cache pas son incompréhension face à ce retournement des Franciliens.

En Île-de-France, depuis 14 ans, on reconnaissait aussi l'intérêt régional de ce projet, et sans qu'on comprenne très bien pourquoi, depuis un an, il est contesté par des élus locaux.

Jean-Baptiste Gastinne, vice-président en charge des Transports à la Région Normandie

Jean-Baptiste Gastinne l'assure : sans augmenter la capacité ferroviaire, les voyageurs et les camions seront plus nombreux sur les routes de la région Île-de-France. "Quand on parle de décarbonation, de lutte contre le réchauffement climatique, il faut soutenir un projet ferroviaire comme celui-là".

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